Contre la captation par l’étranger du bois européen ! – Ma question écrite à la Commission

La filière européenne du bois subit actuellement une pénurie, entretenue par un fort courant acheteur depuis l’étranger. Face à ce constat, j’ai déposé une question à la Commission pour l’en informer, mais surtout pour qu’elle prenne ses responsabilités.

L’ouverture de notre marché à l’international favorise la captation de nos ressources sylvicoles et exerce une pression constante sur les prix au détriment des secteurs utilisateurs, particulièrement du bâtiment. Ce laisser-faire est d’autant plus problématique qu’hors d’Europe, des restrictions d’accès (la Russie interrompt cette année ses exportations de bois non traités) ou d’exploitation (l’abattage des forêts chinoises est interdit depuis 2017) réduisent les capacités d’approvisionnement.

En France, troisième massif forestier d’Europe, les pénuries affectent l’ensemble de la filière, des scieries à la menuiserie et l’ameublement.

Notre balance commerciale enregistre un déficit structurel, porté par une organisation déséquilibrée de la chaîne de valeur. Les propriétaires des forêts françaises, à 75% privés, exportent du bois brut à prix d’or (le cours du chêne a doublé entre 2012 et 2018) sur lesquels nos artisans et industriels ne peuvent pas s’aligner. Ce bois est abondamment utilisé par l’industrie américaine du bâtiment, mais nous revient surtout sous forme de meubles, en majorité Made in China. Ce modèle n’est soutenable ni économiquement, ni au regard des exigences de la transition environnementale.  

Face à ce constat, j’ai interrogé la Commission européenne sur les mesures qu’elle compte prendre pour soutenir les industriels du bois. Je l’ai invitée à prendre exemple sur les pays qui protègent l’accès à leurs ressources sylvicoles ; et envisager à son tour de limiter, voire interdire les exportations de grumes hors du territoire de l’Union européenne. 

 

➡️ Question avec demande de réponse écrite à la Commission

Le bois est un matériau essentiel pour l’Union européenne. Il lui permettra de réaliser la transition écologique du secteur du bâtiment et de réduire ses émissions de CO2.

Néanmoins, malgré une production importante au sein de l’Union européenne, notamment en France et en Roumanie, la filière européenne du bois se trouve en situation de pénurie. C’est une situation invraisemblable alors que, au même moment, les exportations de bois européen vers les États-Unis, mais aussi surtout vers la Chine, explosent.

La Chine a, en effet, décidé en 2017 d’interdire l’abattage de ses forêts pendant 99 ans, afin de les préserver. Cette stratégie vise, en proposant des prix bien supérieurs à ce que peuvent offrir les acteurs européens, à la captation de cette matière première au détriment des scieries européennes et de l’approvisionnement en bois du marché européen.

Face à cette situation qui met à mal les objectifs climatiques de l’Union européenne, la Commission compte-t-elle:

  1. Suivre l’exemple de la Russie, qui a cessé ses exportations de grumes pour protéger son accès à cette ressource?
  2. Mettre en place une politique volontariste d’aide aux scieries européennes?

mes derniers articles

Nous utilisons des cookies pour vous garantir la meilleure expérience sur notre site. Si vous continuez à utiliser ce dernier, nous considérerons que vous acceptez l'utilisation des cookies.