La souveraineté européenne dans la production des masques FFP2, ma question écrite à la Commission

L’éclatement de la pandémie du COVID-19 nous a montré les failles de notre système d’approvisionnement en matériels et produits médicaux. En particulier, les professionnels et la population générale avaient eu le plus grand mal à se fournir en masques chirurgicaux à cause des pénuries.

Au premier semestre 2020, l’Union européenne, fort peu préparée, s’est montrée incapable de faire face à l’ampleur de la crise. Elle s’est alors tournée vers l’étranger et a remis son sort essentiellement entre les mains de la Chine, qui dispose des machines de production de masques et de la main d’œuvre corvéable pour les vendre à des prix défiant toute concurrence. Notre incapacité à fabriquer des choses aussi triviales que des masques a défrayé la chronique et symbolisé notre extrême dépendance au bon vouloir de puissances concurrentes. 


Depuis cette humiliation, l’Europe s’est dotée de quelques capacités de fabriquer elle-même ses masques, notamment FFP2. En France, la Coop des Masques bretonne est un exemple convaincant qu’une production locale de masques FFP2 est possible. Mais dans de nombreux États-membres (dont la France), les hôpitaux et les administrations publiques se fournissent toujours en masques chinois ! La cause, nous la connaissons : une recherche obsessionnelle de prix toujours plus bas, couplée à des subventions gouvernementales chinoises qui cassent les prix à 20, voire 15 centimes pièce. Les fournisseurs européens ne peuvent pas s’aligner sur ce genre de concurrence au ras du sol. 

 

De plus, le marché mondial des masques FFP2 devient de plus en plus lucratif à mesure que la pandémie s’enracine dans notre vie quotidienne. Nombre de marchands y voient un moyen confortable de faire prospérer leurs affaires à l’international et de s’enrichir à bon compte.

Mais l’avalanche d’importations de masques ne génère pas que des profits colossaux ; elle génère aussi des quantités innombrables… d’atteintes à la conformité aux normes sécurité. Plusieurs enquêtes ont révélé que la qualité des FFP2 laisse souvent à désirer lorsqu’ils sont produits hors UE. Des producteurs étrangers peu scrupuleux ont recours à des faux certificats de conformité pour pouvoir exporter en Europe du matériel inefficace, voire toxique et dangereux, et compromettre par là-même la santé des consommateurs, citoyens, malades et soignants.

 

Face à ce constat, j’ai interrogé la Commission européenne sur les mesures qu’elle compte prendre pour soutenir les producteurs européens et pour protéger les consommateurs des masques FFP2 non-conformes aux normes de sécurité de l’UE.

 

➡️ Question avec demande de réponse écrite à la Commission 

Objet : La souveraineté européenne dans la production des masques FFP2

La pandémie de COVID 19 a mis en évidence la dépendance de l’Union européenne en matière de matériels médicaux, dont les masques.

Depuis les pénuries qui ont frappé le continent au début de la crise sanitaire, peu a été fait pour promouvoir une production européenne. Les États-membres (dont la France) se fournissent en masques fabriqués hors UE, principalement en Chine, pour approvisionner hôpitaux et administrations publiques. Les fabricants européens ne peuvent pas soutenir cette concurrence, d’autant plus déloyale que l’État chinois subventionne activement ses propres fabricants et que leurs productions sont loin de toujours respecter nos normes de sécurité.

  • Quelles mesures la Commission compte-t-elle prendre pour relancer la production européenne, en particulier les masques FFP2, dont les autorités de santé recommandent le part dans le contexte de très forte circulation du variant Omicron, et qui sont à leur tour en situation de pénurie ?
  • Quelles mesures la Commission compte-t-elle prendre pour garantir la conformité aux normes européennes de tous les masques importés au sein de l’Union ?

 

[1] Voir cette étude de France Info ou cette publication de la DGCCRF

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