Mes amendements pour lutter contre le foot-business

Lundi prochain, en session plénière au Parlement européen, les eurodéputés voteront sur le texte du rapport intitulé « Les défis pour les organisateurs d’événements sportifs dans l’environnement numérique ». Ce rapport vise à fournir des outils aux ayant-droit et opérateurs de diffusions sportives pour lutter contre le streaming illégal.

Emmanuel MAUREL salue la pertinence technique des solutions de luttes contre le piratage : « J’apprécie aussi que soit précisée la raison du combat contre la diffusion illégale de contenus sportifs : celle-ci peut constituer une activité lucrative pour des organisations criminelles, et les spectateurs pensant contourner ainsi les tarifs exorbitants imposés par les opérateurs, se font bien souvent prendre au piège. »

Mais, dans le contexte actuel, saurait-on se contenter d’un rapport visant à protéger les seuls intérêts économiques des grands acteurs du sport-business, et du foot-business en particulier ?

Car ce sont bien les détenteurs des droits TV des grandes ligues européennes qui ont fait pression pour que ce rapport prenne en compte leurs intérêts propres, alors qu’ils ont échoué à obtenir des protections spécifiques avec la directive sur le droit d’auteur.

Le milieu du foot-business a dû faire face à de nombreux scandales ces derniers mois : le fiasco de la Ligue 1/Mediapro, le projet de Super League et son bal des hypocrites… Tout cela à un mois du coup d’envoi de l’Euro de football.

Ces épisodes révèlent une dépréciation du sport populaire, qui fait passer la valeur sportive bien derrière la valeur marchande, ainsi qu’une maladie des coûts qui fait reposer le financement sur les spectateurs avec des abonnements au prix de plus en plus élevé pour une offre de plus en plus faible. Il serait déplacé et inutile de se cantonner à formuler des souhaits de solutions techniques, alors que c’est sa structure économique même qui met le sport professionnel et grand public en danger.

Dans un tel contexte, alors que le système sportif semble toujours plus proche de l’implosion, il faut se servir de ce rapport pour introduire des régulations, des mesures bénéfiques au sport professionnel et à ceux qui le suivent.

C’est à ce titre qu’Emmanuel MAUREL dépose quatre amendements avec, en ligne de mire :

  • le prix des abonnements qui doit être mis dans la balance pour que les détenteurs de droits n’aient pas toute latitude pour imposer leurs spéculations
  • l’introduction d’une « exception sportive » dans le droit européen pour protéger le sport de ceux qui ne veulent voir en lui qu’une industrie. Cela permettrait de préserver l’intensité des compétitions, l’image du sport et son potentiel éducatif et fédérateur.
  • la possibilité d’une régulation européenne afin de plafonner les enchères des droits télévisés. L’Union européenne devrait réguler le montant des enchères sur les droits de télévision, pour éviter que les opérateurs ne mettent en danger les compétitions sportives par les scandales de financement comme celui de Mediapro. De plus, vu la difficulté pour fermer des sites criminels de toute nature, le développement d’une offre légale accessible ou gratuite est bien le seul moyen viable pour combattre le streaming illégal

 

Les amendements déposés par Emmanuel MAUREL ont pour but de lutter contre la course débridée aux profits au détriment de l’intérêt sportif et de la survie du sport dans sa dimension populaire.

Retrouvez les amendements d’Emmanuel MAUREL déposés ce jour :

AMENDEMENT 1

Considérant que les abonnements légaux aux rediffusions sportive déclinent sensiblement depuis quelques années ; que cette chute est une conséquence de l’augmentation du montant des droits de télévision, qui produit des seuils de rentabilité extrêmement élevés et donc des tarifs prohibitifs pour de nombreux citoyens européens ; considérant que le respect des objectifs sociaux de l’Union européenne, l’impératif de viabilité économique du secteur, ainsi que la forte attente citoyenne, imposent de prendre en compte cet aspect du problème.

AMENDEMENT 2

Incite la Commission à approfondir la reconnaissance de la spécificité sportive, car le sport n’est pas seulement une activité économique, mais aussi un fait social et culturel qu’il faut protéger et promouvoir dans sa diversité ; estime que la reconnaissance d’une exception sportive permettrait de préserver l’intensité des compétitions, l’image du sport et son potentiel éducatif et fédérateur.

AMENDEMENT 3

Considère que le développement de solutions techniques contre le streaming illégal doit s’accompagner d’une prise en compte de la dimension sociale du sport ainsi que des objectifs politiques de l’Union dans ce domaine ; invite à ce titre la Commission à combiner une action contre le streaming illégal avec une action contre les causes de ce problème ; souligne que l’éclatement des acteurs et le coût trop souvent prohibitif des abonnements empêchent en l’état la constitution d’une offre légale à même de contrebalancer le succès des sites de streaming illégal ;

AMENDEMENT 4

Estime que le plafonnement des enchères sur les droits de télévision par une entité européenne est une solution qui permettrait le développement de l’offre légale, stimulerait le sport européen, véhiculerait une image en phase avec les objectifs éducatifs et sociaux de l’Union et assurerait la viabilité du secteur.

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