La crise sanitaire a encouragé la vente en ligne et avec elle la contrefaçon, la fraude et le non-respect de la propriété intellectuelle. En effet de nombreux consommateurs sont très attachés à la qualité et à l’authenticité de ce qu’ils achètent mais trop de consommateurs se font encore avoir face aux prix attractifs de certaines plateformes de e-commerce qui ne respectent pas la propriété intellectuelle, commercialisent de la contrefaçon et pratiquent le dropshipping. Les dégâts de ces pratiques se chiffrent par milliards pour des milliers de créateurs, producteurs et fabricants.
Les GAFA, particulièrement AMAZON et FACEBOOK sont en première ligne dans ce système globalisé de la contrefaçon et du vol de la propriété intellectuelle. Les GAFA ne sont bien sûr pas le tout premier maillon de cette chaîne de la fraude. Au début de la chaîne se trouve un archipel de lieux de production que toutes les études s’accordent à localiser pour leur écrasante majorité en Chine. Le constat est en effet sans appel. Que l’on s’appuie sur les travaux de la Commission européenne ou de l’UNIFAB en France, la contrefaçon mondiale, c’est du « Made in China » à plus de 80%, et davantage si l’on inclut Hong-Kong et Singapour.
Emmanuel MAUREL regrette dans ce contexte : « La signature de l’accord d’investissement entre l’Union européenne et la Chine qui a beau être présentée comme un des remèdes à la contrefaçon et particulièrement sur le sujet de la propriété intellectuelle, je n’y crois pas une seule seconde. Comment ne pas voir qu’au regard de son passif la Chine est tout sauf un partenaire fiable. »
La Chine, comme le reste du monde est aussi frappée par la crise sanitaire et avec elle la crise économique. La Chine cherche alors à redresser sa croissance économique, pilier numéro 1 de la légitimité et de la crédibilité du Parti Communiste Chinois. En Chine aussi, il y a un « quoiqu’il en coûte ». Et parmi les modalités de ce « quoiqu’il en coûte », il y a le travail forcé, mais il y a aussi le vol de la propriété intellectuelle et la contrefaçon. La Chine, déploie un immense archipel d’usines et de sites de production qui ne servent qu’à copier et contrefaire nos produits. Les marques américaines représentent 24% des saisies mondiales de contrefaçons. Puis viennent les victimes européennes : la France avec 17% des saisies mondiales, puis l’Italie avec 15%, la Suisse avec 11% et l’Allemagne, à 9%.
Pour les États-Unis, l’enjeu de la lutte contre la contrefaçon et le vol de la propriété intellectuelle est bipartisan. Il transcende tous les clivages politiques. De la gauche des Démocrates à la droite des Républicains, tout le monde est d’accord pour travailler ensemble afin d’élaborer les ripostes appropriées, car il en va de l’intégrité de tout l’appareil industriel, et donc de la souveraineté du pays.
« Je pense qu’une telle approche est aussi nécessaire en France et en Europe. » souligne Emmanuel MAUREL
Retrouvez l’exemple du créateur et dessinateur QUIBÉ, dont les œuvres sont reconnues et appréciées dans le monde entier mais contrefaites tous les jours par centaines et vendues en ligne. Comme tant d’autres, QUIBE ne peut compter que sur le suivi et la réactivité des géants du e-commerce, qui en dépit de leurs promesses de mieux lutter contre le placement de produits copiés ou contrefaits et de la mise en place de quelques mécanismes d’autorégulation, demeurent très loin de ce qu’il serait nécessaire de faire. Les exemples comme celui-ci sont légion et ne concernent pas, loin s’en faut, les seuls sites de e-commerce chinois.
➡️ Retrouvez les travaux d’Emmanuel MAUREL sur le sujet