Parmi ces grandes banques, certaines sont américaines, mais les pires, en terme de complicité et de volume d’argent sale blanchi, sont européennes ! À elle seule, Deutsche Bank aurait participé à blanchir 62% de ces 2000 milliards.
Durant toutes ces années, l’Europe édictait des « directives antiblanchiment » – cinq depuis l’éclatement du scandale Panama Papers. Et dans le même temps, les responsables bancaires obtenaient des règlements à l’amiable, parfois assortis d’amendes, jurant que cela ne se reproduirait plus.
Voir mon intervention au Parlement européen
Parmi ces grandes banques, certaines sont américaines, mais les pires, en terme de complicité et de volume d’argent sale blanchi, sont européennes ! À elle seule, Deutsche Bank aurait participé à blanchir 62% de ces 2000 milliards.
Durant toutes ces années, l’Europe édictait des « directives antiblanchiment » – cinq depuis l’éclatement du scandale Panama Papers. Et dans le même temps, les responsables bancaires obtenaient des règlements à l’amiable, parfois assortis d’amendes, jurant que cela ne se reproduirait plus.
Or rien qu’en 2019, le bureau du Trésor US chargé de la lutte antiblanchiment (le « FinCEN ») a repéré 2 millions d’opérations suspectes, pour des montants à ce jour inconnus mais fort probablement astronomiques. De l’aveu même de la Commission européenne, le blanchiment s’élèverait chaque année à 210 milliards d’euros.
Cela ne peut plus durer. La coupe est pleine. L’Union Européenne, et tout particulièrement la Commission, doivent cesser leurs esquives et leurs tergiversations. Aux côtés de mes collègues députés européens qui ont de plus en plus l’impression de voter dans le vide, je demande :
– l’annulation de la décision incompréhensible du Conseil de retirer les Iles Caïmans de la « liste noire » des paradis fiscaux et l’instauration de la codécision Conseil/Parlement sur la mise à jour de cette liste ;
– l’édiction d’un règlement européen antiblanchiment que ne pourront plus contourner les Etats-Membres ;
– la création d’une véritable autorité européenne de supervision, de contrôle et de répression des activités de blanchiment, dotée de pouvoirs étendus et des moyens humains et financiers nécessaires à l’accomplissement de sa mission ;
– l’élargissement des sanctions contre les récidivistes (les « FinCEN files » identifient par exemple la Deutsche Bank et HSBC), y compris via la mise en accusation des dirigeants par le Parquet européen, avec au moins l’interdiction préventive d’exercer.