Cette situation entraine en parallèle nombre de dysfonctionnements qu’il convient de circonscrire, autant que faire se peut. Ils peuvent sembler parfois mineurs ou irrationnels, mais nécessitent néanmoins d’être réglés.
C’est précisément le cas de l’attribution des créneaux horaires dans les aéroports de l’Union européenne.
La réglementation en cours (règlement CEE n° 95/93) crée ce que l’on nomme techniquement « un droit de séniorité » sur ces créneaux. Cela signifie que les compagnies aériennes, si elles souhaitent conserver l’attribution des créneaux les plus avantageux, doivent veiller à les utiliser à 80%. Sans cela ils leur sont retirés.
Si cette règlementation fait sens en période normale, elle entraine une aberration totale dans la période que nous vivons, quand la pandémie et le confinement viennent interrompre la quasi-totalité des flux aériens commerciaux. Dès lors l’application de cette règle entraine des vols à vide juste pour justifier les créneaux. C’est un non-sens.
Avec mes collègues du Parlement européen nous avons donc voté ce jour afin de figer la période allant du 1er Mars 2020 au 24 Octobre 2020, considérant que dans cette période les créneaux étaient réputés remplis. Cela afin de mettre un terme aux vols à vides et en espérant qu’à l’automne une situation plus normale puisse permettre le retour d’un fonctionnement adéquat.
Si les très nombreux déplacements en avion sont parmi les plus grands contributeurs en terme d’émissions de CO2, espérons ainsi que la prise de conscience écologique se combinera à l’avenir avec une plus grande sobriété dans nos modes de déplacements. S’il y a des leçons que cette pandémie nous obligera à tirer, les réorganisations du travail et du télétravail doivent en faire partie.