Le 19 février, le conseil de supervision de l’Autorité bancaire européenne a nommé à sa présidence José Manuel Campa, un lobbyiste du milieu bancaire, et pas n’importe lequel. José Manuel Campa est en effet responsable mondial des « affaires réglementaires » du groupe bancaire espagnol Santander depuis 2014, où son rôle était de convaincre l’autorité bancaire européenne d’assouplir les règles qui encadrent l’activité des banques.
Après le transfert à Goldman Sachs de José Manuel Barroso, ancien Président de la Commission européenne, les institutions européennes persistent dans la légitimation du pantouflage le plus grossier. Tout laisse à penser que la crise de 2008 est désormais un lointain souvenir pour les dirigeants européens. On sait pourtant que les fragilités financières n’ont jamais été aussi élevées et qu’une crise systémique peut se déclencher à tout moment, en raison de la faiblesse de la croissance et de bilans des banques lestés par les créances douteuses et les investissements ultra spéculatifs.
J’ai bien évidemment voté contre le rapport Gualtieri sur cette nomination qui fragilise la confiance que les citoyens peuvent avoir dans le régulateur européen.