L’accord de libre-échange avec Singapour est un scandale !
Les accords de libre-échange se suivent et se ressemblent.
Ils se suivent à un rythme de plus en plus accéléré, presque frénétique : c’est la fin du mandat. Et ils se ressemblent car ils obéissent à une logique qui consiste à privilégier les intérêts des détenteurs du capital et des méga-entreprises au détriment de ceux des consommateurs et des salariés.
De ce point de vue, il n’y a rien de nouveau dans cet accord avec Singapour. Pas de contrainte en ce qui concerne les normes sociales ou environnementales, des tribunaux privés qui favoriseront les entreprises au détriment des États, des droits pour les investisseurs, mais jamais d’obligations.
Un peu de modération concernant cet accord serait également la bienvenue. Il est dit que l’UE et Singapour « partagent les mêmes valeurs fondamentales, dont la démocratie et l’état de droit ». Rappelons que Singapour n’est pas une paisible démocratie parlementaire, mais un régime autoritaire !
Enfin, quelle contradiction entre les proclamations affichées par l’Europe en faveur de la lutte contre l’évasion fiscale ; et la passation de cet accord avec Singapour, paradis fiscal parmi les champions mondiaux de l’opacité financière !
Le futur de l’Europe exige mieux que la doxa dominante
Le rapport de Ramon Jauregui Atondo sur l’avenir de l’Europe est un mélange de bonnes intentions et d’injonctions supranationales. On y trouve quelques éléments positifs tels que la protection de l’environnement, des regrets sur le caractère non contraignant du socle social européen ou une demande accrue de transparence concernant les traités de libre-échange.
Mais au lieu de mettre en exergue la nécessité du vote à la majorité qualifiée sur les questions de fiscalité, ce rapport a trouvé mieux : l’Europe de la Défense. Il nous afflige d’un long plaidoyer en faveur d’une politique étrangère et de sécurité plus intégrée, et dont le principe devrait être la majorité qualifiée. Pire, il demande le passage à une représentation unique de l’Union européenne dans toutes les instances internationales.
Le problème de l’Europe serait son manque de supranationalité, et non son déficit démocratique et sa distance toujours plus accrue avec les peuples. Le constat effectué sur les impasses de la construction actuelle est complètement biaisé. Ce rapport passe donc totalement à côté des enjeux de refondation de l’Europe. J’ai évidemment voté contre.
Exploitons le potentiel de l’intelligence artificielle
Le développement de l’intelligence artificielle contient de nombreuses potentialités. Celles-ci s’expriment d’ores et déjà dans toute une série de domaines de la vie sociale : traduction de textes, voitures en pilote automatique, jeux vidéos, etc. Nous sommes donc de plus en plus confrontés à ces technologies capables d’apprendre et de traiter les données qu’elles reçoivent. Les enjeux économiques, politiques et sociaux qui y sont liés sont incommensurables, notamment en termes de protection des données ou d’éthique. La Chine cherche à obtenir un leadership mondial sur ces technologies d’ici 2030.
Je regrette que ce rapport de Fox aborde la question par le prisme de la concurrence et de la rentabilité de façon excessive, au détriment des finalités de ces technologies. Cependant, de nombreux domaines sont couverts : l’impact sociétal, la voie technologie vers l’IA, la politique industrielle, le cadre juridique pour l’intelligence artificielle et la robotique, les règles éthiques et la gouvernance. J’ai décidé de m’abstenir compte tenu de l’absence de réflexion sur les finalités et de l’ambition trop faible en matière de protection des données.
Il faut aller plus loin dans le combat contre les pesticides
En octobre 2017, la Commission a publié avec un retard de trois ans un rapport sur les plans d’action nationaux et la mise en œuvre des directives. D’importantes lacunes dans la conception et la qualité des plans d’action nationaux des États Membres ont été mise en lumière, ainsi que dans la mise en œuvre des mesures de lutte intégrée contre les pesticides.
Ce rapport rappelle avec force l’insuffisance des efforts des États en matière de lutte contre les pesticides. Il pointe en particulier la perte continue de la biodiversité à laquelle nous assistons. Nous savons d’ores et déjà que les insectes et les oiseaux sont menacés de disparition. Il reconnait que l’absence de lien entre la directive de la Commission et la PAC affaiblit les incitations à réduire la dépendance aux pesticides. Je regrette néanmoins que malgré ce constat, il n’y ait pas d’appel à intégrer la lutte contre les pesticides dans la PAC.
Malgré cette déficience, ce rapport constitue un appui dans la lutte contre les pesticides. J’ai donc évidemment voté pour.