Les accords de libre-échange se suivent et se ressemblent.
Ils se suivent à un rythme de plus en plus accéléré, presque frénétique : c’est la fin du mandat. Et ils se ressemblent car ils obéissent à une logique qui consiste à privilégier les intérêts des détenteurs du capital et des méga-entreprises au détriment de ceux des consommateurs et des salariés.
De ce point de vue, il n’y a rien de nouveau dans cet accord avec Singapour. Pas de contrainte en ce qui concerne les normes sociales ou environnementales, des tribunaux privés qui favoriseront les entreprises au détriment des États, des droits pour les investisseurs, mais jamais d’obligations.
Un peu de modération concernant cet accord serait également la bienvenue. Il est dit que l’UE et Singapour « partagent les mêmes valeurs fondamentales, dont la démocratie et l’état de droit ». Rappelons que Singapour n’est pas une paisible démocratie parlementaire, mais un régime autoritaire !
Enfin, quelle contradiction entre les proclamations affichées par l’Europe en faveur de la lutte contre l’évasion fiscale ; et la passation de cet accord avec Singapour, paradis fiscal parmi les champions mondiaux de l’opacité financière !