J’ai voté contre ce rapport qui sous couvert d’harmonisation, oblige les Etats membres à se plier à une conception différentialiste du peuple. En France, il n’y a pas de « minorités ». Il n’y a que des Français, avec les mêmes droits, soumis aux mêmes lois, car les distinctions sociales ne sont fondées que sur l’utilité commune (article 1er de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1789), c’est-à-dire l’intérêt général.
S’il existe des discriminations d’ordre culturel ou religieux, il faut les combattre ; pas en créer de nouvelles, même « positives », qui enferment les individus dans leur « identité ». Les dispositions forçant en particulier les Etats à différencier dès l’école, selon la langue d’origine, seront non seulement contre-productives mais aussi, pour le cas de la France, anticonstitutionnelles. Cette résolution met le doigt dans un engrenage redoutable, au moment même où les pressions communautaristes augmentent et avec elles, le stress auquel sont soumis les peuples d’Europe.
Certains États membres se conçoivent comme pluriethniques et c’est leur droit le plus strict. Mais d’autres se conçoivent comme unitaires. « L’unité dans la diversité » est la devise de l’Union européenne, pas des nations qui la composent !