Une des lois intangibles du capitalisme est d’augmenter le revenu des salariés de façon arithmétique (le même montant de salaire additionné tous les mois), cependant que le revenu des actionnaires augmente lui de façon géométrique (un montant de profit multiplié par un pourcentage).
Dans un contexte d’austérité salariale et de hausse vertigineuse des profits des actionnaires, une solution possible à cette divergence fondamentale est d’associer les salariés à la variation du taux de profit, grâce à la « participation financière des salariés » (PFS). Ainsi, l’on espère que la croissance sera mieux répartie, par exemple au travers de l’intéressement aux bénéfices ou de l’actionnariat salarié.
Or il existe beaucoup de disparités entre les régimes nationaux de PFS. En outre, les PME, qui emploient plus de la moitié des salariés du secteur privé, n’ont pas suffisamment recours à la PFS.
La résolution soumise au vote invite donc l’exécutif européen à se saisir de cet enjeu et faire des propositions d’harmonisation des régimes et d’incitation des PME. Mais il est tout aussi important de souligner que la PFS ne saurait se substituer à un salaire décent, sauf à faire peser sur les salariés des risques que supportent normalement les seuls capitalistes.