Le texte sorti de la Commission des affaires étrangères (AFET) et de son rapporteur, M. Brok, est catastrophique.
Se voulant une tentative de réponse à l’hostilité de l’administration Trump vis-à-vis de l’Union européenne, il consacre une part disproportionnée à l’alliance militaire transatlantique, y compris au travers d’une phrase irresponsable sur la « nécessité pour les Etats-Unis et l’Union européenne d’accorder la priorité à des actions coordonnées vis-à-vis de la Russie, avec l’intervention de l’OTAN s’il y a lieu » !
Le texte est en outre truffé d’erreurs historiques confinant à une vision imaginaire des relations internationales. Rappelons à M. Brok, pour qui « la relation UE / Etats-Unis (…) a été la pierre angulaire des efforts pour garantir la paix depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale », que l’UE existe depuis 1993, soit deux ans après la chute de l’URSS – et que la CEE qui l’avait précédée ne jouait aucun rôle diplomatique.
Enfin, le rapport recommande, cette fois sans la moindre imagination, de négocier un traité de libre-échange avec les Etats-Unis, qui serait ruineux pour notre agriculture, nos industries et nos ambitions écologiques ; et qui exposerait l’Union à une nouvelle humiliation publique de la part de Donald Trump.