Le Royaume de Jordanie, l’un des seuls États stables de la région, est confronté à des défis exponentiels dans un contexte géopolitique troublé. La persistance des conflits dans la zone syro-irakienne se traduit non seulement par des flux considérables de déplacés – incomparables avec ceux que connait l’Union européenne : la Jordanie accueille 1.4 millions de Syriens et plus d’un million de Palestiniens – mais également par le blocage des débouchés historiques des produits jordaniens. La situation budgétaire du pays est extrêmement fragile à tel point que la Jordanie a un besoin impératif de financements externes pour boucler son budget 2016-2017.
Aux demandes pressantes d’Amman, la Commission européenne a répondu par un geste financier encourageant, mais peu ambitieux, en lui proposant un prêt – certes à conditions avantageuses de remboursement – de 200 millions d’euros. En réalité, il me semble que ce montant demeure insuffisant pour couvrir les besoins de la Jordanie, ce que m’a confirmé le gouvernement d’Amman, dont les espérances étaient plus élevées. À Londres, en février dernier, les donateurs internationaux s’étaient accordés sur des dons bien plus ambitieux et, comme il s’agit pour l’essentiel d’argent emprunté, j’ai toutes les raisons de croire que l’Union dispose de la marge de manœuvre budgétaire suffisante pour aller plus loin.
Pour toutes ces raisons, en tant que rapporteur sur ce dossier, j’ai déposé un amendement pour augmenter le montant de l’assistance macro-financière à 350 millions d’euros. Le vote du rapport est prévu pour le 12 ou 13 octobre prochain. Je me satisfais de pouvoir compter sur le soutien des principaux groupes politiques : nous allons nous employer à rallier une majorité parlementaire, puis à convaincre le Conseil des États de l’UE, très frileux quant à une potentielle augmentation de l’AMF.