Bruxelles, 05/09/2016 (Agence Europe) – Des députés issus des trois groupes à la gauche de l’échiquier politique au Parlement européen – S&D, GUE/NGL et Vert/ALE – vont lancer, mardi 6 septembre à Bruxelles, l’initiativeProgressive Caucus afin d’alerter les citoyens européens contre les dangers de l’accord de libre-échange UE/Canada (CETA), dont le processus de signature et de ratification est engagé en vue d’une mise en oeuvre provisoire en 2017, et l’accord de libre-échange UE/États-Unis (TTIP), dont les pourparlers sont en cours.
Le Progressive Caucus vise à « renforcer la dynamique de convergence, de dialogue et d’unité dans la diversité au PE », explique le Grec Dimitrios Papadimoulis (GUE/NGL). « Ce sera une plateforme unique pour unifier les forces en faveur d’un changement radical, pour permettre aux citoyens de construire l’Europe de la solidarité, de la démocratie et de l’écologie », explique l’Espagnol Ernest Urtasun (Verts/ALE).
Dans le cadre d’une conférence, mardi, intitulée « CETA et TTIP, les deux faces d’une même pièce », l’initiative veut alerter contre les risques du CETA, un accord « dangereux », conclu sans le débat public nécessaire, et qui ne garantit pas le plein respect des droits des travailleurs et du droit du travail, souligne l’Italien Sergio Cofferati (S&D).
« Le CETA est le petit frère du TTIP : ils doivent être enterrés côte à côte. Le nouveau système de règlement des litiges entre investisseurs et États est toujours dangereux pour notre système judiciaire. Une application provisoire du CETA avant la décision des parlements nationaux serait inacceptable », renchérit Fabio De Masi (GUE/NGL, allemand).
« Le CETA est le premier étage de la nouvelle fusée libre-échangiste de l’UE, ainsi que le symptôme d’une croyance déraisonnée dans les vertus de la dérégulation et l’harmonisation par le bas », avertit, pour sa part, le Français Emmanuel Maurel (S&D).
Et sa compatriote Eva Joly (Verts/ALE) de conclure: « La négociation de nouveaux accords commerciaux plaçant les entreprises multinationales au-dessus des choix des citoyens constituerait un tournant insupportable pour nos démocraties ». (Emmanuel Hagry)