Référent de la commission INTA du Parlement européen pour les relations commerciales entre l’Union européenne et les pays du Machrek, j’ai eu le plaisir d’être nommé rapporteur sur le dossier de l’assistance macro-financière (AMF) à destination de la Jordanie. Le premier échange de vues sur ce rapport s’est tenu cette semaine à Bruxelles (voir mon intervention ci-dessus).
Nos partenaires jordaniens attendent de l’Union européenne une aide franche et conséquente pour les aider à faire face à leurs difficultés économiques. Je suis convaincu qu’il faut répondre favorablement à cet appel. Malgré son taux de chômage élevé, malgré son budget exsangue, la Jordanie déploie en effet des efforts remarquables pour accueil de manière décente, en milieu urbain et non dans des camps de fortune, les millions de déplacés de la région : Syriens, évidemment, mais également Irakiens, Libyens, Palestiniens. C’est, avec le Liban, le pays qui accueille le plus de réfugiés par rapport à la taille de sa population (et de loin !).
Évidemment, cette politique d’accueil fait peser une pression considérable sur ses services publics ainsi que, par extension, sur son budget. Dans ce contexte, l’Union européenne – au même titre que d’autres donateurs – doit œuvrer à satisfaire les besoins de financement extérieur de la Jordanie.
La Commission a proposé de débourser un prêt de 200 millions d’euros pour aider la Jordanie à faire face à ses dépenses. En tant que rapporteur du Parlement européen, je ne serais pas hostile à une augmentation de l’enveloppe vers une somme plus conforme aux attentes des Jordaniens (350 millions, par exemple), mais ma priorité est d’éviter tout atermoiement inter-institutionnel pour aboutir à un décaissement rapide de la somme choisie.
J’ai enfin rappelé à la Commission européenne – chargée de la négociation d’un « protocole d’accord » en échange de l’aide financière – qu’il ne saurait être question d’imposer à la Jordanie des « réformes structurelles » contre-productives. Je lui ai enfin suggéré de travailler à l’allègement de la dette jordanienne, qui semble tout-à-fait insoutenable.