L’Union européenne doit-elle reconnaître la Chine en tant qu’économie de marché ? Lors de la discussion au Parlement européen mardi 10 mai, les réticences sur l’obtention de ce statut par la Chine 15 ans après son adhésion à l’Organisation mondiale du commerce (OMC) ont été nombreuses.
Une fois n’est pas coutume, l’hémicycle de Strasbourg est quasiment unanime sur la question : la Chine n’est pas une économie de marché.
« L’Etat intervient à tous les étages de l’économie et créé des surcapacités de production. On l’a vu il y a quelques années sur le photovoltaïque et aujourd’hui sur l’acier. Cela remet en cause nos industries et ça fait perdre des milliers voire des millions d’emplois », souligne l’eurodéputé vert, Yannick Jadot.
Une résolution du Parlement européen, non contraignante à ce stade, devrait être adoptée sans surprise jeudi. Mais si les députés sont contre l’octroi du statut d’économie de marché à la Chine, la position des Etats membres et de la Commission est moins tranchée.
« L’Europe se comporte comme l’idiot du village planétaire »
« Au Conseil, vous avez un certain nombre d’Etats membres qui ne veulent pas prendre publiquement position, car ils ont peur des représailles de la part de la Chine. Vous avez aussi un certain nombre de pays, notamment la Hollande, la Grande-Bretagne et autres, qui ne veulent pas renforcer les instruments de défense commerciale antisubventions, antidumping », analyse Emmanuel Maurel. L’eurodéputé socialiste français poursuit : « Si l’Europe se comporte comme l’idiot du village planétaire alors que les autres pays se protègent, on va au-devant de graves déconvenues à la fois pour nos industries, mais aussi pour nos travailleurs. »
Selon une étude de l’Institut de politique économique, l’octroi du statut d’économie de marché à la Chine pourrait coûter jusqu’à 3,5 millions d’emplois à l’Union européenne.
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