COMMUNIQUÉ
Aujourd’hui, le Parlement européen a voté à une large majorité une résolution visant à encadrer les négociations, récemment engagées, entre l’Union européenne et la Tunisie. Au-delà du commerce, il s’agit d’abord de reconnaître la dimension politique indéniable du lancement de ces négociations : c’est d’un véritable partenariat qu’il doit être question. La Tunisie est à la fois le berceau et le symbole du Printemps arabe, et il est nécessaire de l’encourager dans sa transition démocratique et face aux défis économiques et politiques auxquelles elle est confrontée.
La Commission européenne, en charge des négociations au nom des Vingt-Huit, doit surtout se hisser à la hauteur des enjeux : le business as usual ne peut pas s’appliquer à nos partenaires tunisiens. Ni pillage, ni imposition unilatérale des normes européennes vers la Tunisie, l’Union européenne doit s’engager en faveur d’un accord résolument asymétrique et protecteur pour les Tunisiens. La Commission européenne doit faire preuve d’innovation, dans ce qui doit être un laboratoire démocratique, en impliquant de manière étroite la société civile tunisienne. Sur tous ces points, le Parlement européen devra se montrer vigilant.
Enfin, l’urgence de la situation tunisienne est telle qu’elle requiert, en parallèle, l’introduction de mesures de soutien exceptionnelles. La validation de principe, par le Parlement européen, de l’extension des quotas d’exportation à droit nul de l’huile d’olive tunisienne dans l’Union est un bon signal. Plusieurs États-membres ont déjà débloqué une aide financière substantielle, qui doit désormais s’intensifier. Je suis persuadé qu’il s’agit désormais d’envisager une restructuration ou un effacement de la dette tunisienne, majoritairement issue de l’ancien régime, et qui handicape sa transition politique.