Je suis intervenu lors de la commission du Commerce international du 30 novembre dernier afin de témoigner mon soutien à la dernière proposition européenne destinée à appuyer la Tunisie dans son processus de stabilisation économique et sa transition démocratique.
Suite à la série d’attentats qui a touché la Tunisie au premier semestre 2015 (attaques du Bardo et de Sousse), et à la perte de revenus touristiques qui s’est ensuivie, les ministres des affaires étrangères de l’UE ont décidé d’aider de manière immédiate les Tunisiens à donner de l’air à leur économie.
La Commission européenne a ainsi proposé de rehausser de 35000 tonnes, unilatéralement et à titre temporaire, les quotas pour les exportations d’huile d’olive tunisienne à droit nul vers l’Union. Cette disposition, si elle est votée par le Parlement et approuvée par le Conseil des ministres de l’UE, sera immédiatement mise en œuvre, indépendamment des négociations en cours pour un Accord de libre-échange complet et approfondi (ALECA), avec la Tunisie.
Puisqu’il s’agit d’une mesure concrète, dont les retombées positives devraient être rapides, et qui bénéficiera directement à un secteur qui fournit un emploi à plus d’un million de Tunisiens, je soutiens fermement cette mesure d’urgence. La réunion de la commission du Commerce international du 30 novembre dernier a toutefois montré l’inquiétude légitime de certains députés originaires d’États du sud de l’Europe, face à une proposition qu’ils estiment susceptible de fragiliser les producteurs européens d’huile d’olive, déjà éprouvés par la maladie Xylella Fastidiosa.
Je suis intervenu en tant que rapporteur du groupe socialiste sur ce dossier, afin de rappeler que la proposition de la Commission sera largement indolore pour l’économie européenne. En effet, elle n’aura pas pour conséquence d’augmenter les importations européennes d’huile d’olive tunisienne dans l’UE (seule une augmentation des importations à droit nul est prévue) et, à ce titre, ne devrait pas se faire au détriment des producteurs européens. Par ailleurs, il s’agit d’une mesure exceptionnelle, au caractère très temporaire (2 ans). En clair, les coûts pour l’Union seraient faibles et les bénéfices pour la Tunisie considérables.
J’estime enfin que, malgré l’insuffisance regrettable de la réaction politique de la Commission européenne face à la « maladie des oliviers » qui sinistre notamment la région des Pouilles, il n’est pas opportun d’opposer les producteurs européens et les producteurs tunisiens. J’invite d’ailleurs l’exécutif européen, toujours réticent malgré les appels du Parlement, à proposer rapidement un plan d’indemnisation aux producteurs européens d’huile d’olive et un programme de soutien aux régions touchées.
Pour sa part, l’extension des quotas d’importation d’huile d’olive tunisienne à droit nul est l’occasion d’envoyer un nouveau signal politique fort : l’Union européenne est au côté de la Tunisie dans sa transition démocratique.