Quelques jours après les attentats de Paris, une fois venue la fin de l’union nationale qu’ils ont contribué à précipiter, les responsables politiques des « Républicains » se sont engagés dans une véritable course à l’échalote. Obéissant à une tactique purement électoraliste, ils continuent d’émettre des propositions à l’emporte-pièce, qui se révèlent finalement aussi dangereuses qu’inefficaces.
A Valérie Pécresse qui, en janvier dernier, s’affichait en faveur d’un « Patriot Act à la française », a répondu Laurent Wauquiez et son idée de « Guantanamo à la française ». Sans parler de Nicolas Sarkozy qui a proposé de poser des bracelets électroniques à tous les fichés « S », qui sont tous surveillés mais qui, pour une bonne partie, n’ont pas fait l’objet d’une condamnation judiciaire (et qui, fort heureusement pour l’efficacité des services de renseignement, ne savent pas qu’ils sont fichés !).
Pourtant, le Parlement européen a voté aujourd’hui à une large majorité le rapport de Rachida Dati qui, loin de tomber dans la surenchère, fournit de bonnes pistes pour lutter contre la prévention de la radicalisation, à l’école, dans les prisons, ou encore sur internet. À tel point que l’on en vient à se demander si les positions exprimées par Mme Dati dans son rapport, certes largement amendé par la gauche européenne, ne convergent pas davantage avec la grille de lecture des socio-démocrates européens qu’avec celle de ses collègues républicains français.
Le texte avance également une série de propositions salutaires en matière de coopération européenne et internationale pour prévenir et déjouer le phénomène terroriste. Systématiquement, de solides garde-fous sont posés pour garantir le respect de l’État de droit et un bon équilibre entre sécurité et liberté. De plus, le rapport Dati bat en brèche toute tentation d’effectuer un lien entre les migrants (ou réfugiés) et l’insécurité ou le terrorisme. Un rapport à confronter avec les programmes des candidats « républicains » aux élections régionales…