C’est finalement Emmanuel Maurel qui a réveillé les cadres du parti. Dénonçant l’utilisation par certains socialistes «de mots creux parfois décalés par rapport à la vie des gens», le député européen a appelé à un «certain nombre d’inflexions, maintenant». «Il faut ouvrir grand les portes et les fenêtres du PS», a lancé ce dirigeant de l’aile gauche, applaudi à la fin de son discours. Refusant «une mue sociale libérale», l’eurodéputé a prévenu: «Vous nous trouverez pour empêcher une évolution qui conduirait non seulement à la défaite mais aussi au déshonneur.»
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Emmanuel Maurel répond à Manuel Valls
A Toulouse, en 2012, il était l’opposant numéro un à la majorité du PS. Cette année, s’il a laissé Christian Paul mener la motion, Emmanuel Maurel est toujours à la tribune pour mettre le gouvernement, Manuel Valls en tête, devant ses contradictions. Le Premier ministre s’est dit «attentif à ce que disent les socialistes ? Eh bien ça se voit pas», claque Maurel. Il revient sur les discours précédents, y compris de ministres, expliquant qu’il y voit des éléments communs : «Chiche !, lance le néodéputé européen. Actons collectivement que nous avons un certain nombre d’inflexions maintenant !» Les aides aux entreprises ? «Il ne faut pas attendre une hypothétique évaluation», dit-il. La baisse des dotations aux collectivités ? «Puisque vous êtes tous d’accord», il demande qu’elle soit stoppée. «Faisons en sorte que le congrès de Poitiers serve à quelque chose !», poursuit-il. Pour stopper l’hémorragie militante, «la meilleure façon, c’est de donner concrètement la preuve que nous avons une influence sur ce que fait le gouvernement». Il pourrait faire la «liste des déclarations qui contredisent ce que fait la majorité». «Cette distorsion spectaculaire entre le dire et le faire contribue à la crise de la politique, insiste Maurel. Cela nuit à notre crédibilité.»
Entendre les discours à la tribune de ce congrès puis voir la majorité voter des lois qui «privatisent les aéroports» ou «remettent en cause des lignes» de train, «c’est là que ça va pas !, s’énerve Maurel. C’est là que nous avons un problème entre nous !». Il envoie une pique aux camarades les plus libéraux de son parti. «J’aurais préféré qu’ils se comptent devant les militants […] La prochaine fois, pensez-y !» Maurel assure que son courant restera au PS pour se battre de l’intérieur : «Nous ne laisserons pas au parti de Jaurès et de Blum une mue sociale-libérale que nos militants et nos électeurs ne veulent pas ! Cela conduirait à la défaite, et, j’ose le mot, au déshonneur». Il en termine avec ces mots de «réforme» et de «progressisme» brandis par Valls quelques heures plus tôt : «Quand je vois certaines réformes, elles ne sont pas progressistes et quand je vois la loi Macron, c’est pas progressiste».
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Chaleur écrasante à Poitiers où débute ce vendredi le congrès du Parti socialiste. Le réveil est difficile pour le député européen Emmanuel Maurel. On le retrouve peu de temps après : « Comment avoir envie ? », confie-t-il à Marianne. « On a déjà du mal à faire envie aux Français… », continue-t-il. « Regardez le dernier sondage de l’Obs, ils nous croient de droite… » Vu le triomphe au gouvernement de la ligne sociale-libérale imposée par Hollande, Valls et Macron, comment pourrait-il en être autrement ? Alors du côté de l’aile gauche du parti, l’heure resterait, nous dit-on, à la mobilisation. Et celle-ci se fait dans l’unité, malgré les différences de sensibilités, de Benoît Hamon à Marie-Noëlle Lienemann, en passant par les soutiens d’Arnaud Montebourg : « On a quand même réussi à faire un congrès ensemble ! », se réconforte ainsi Emmanuel Maurel.
En attendant, alors que le patron du PS, Jean-Christophe Cambadélis, annonce en privé que « la fronde est derrière nous », Emmanuel Maurel rétorque que les frondeurs vont encore pouvoir voter contre la loi Macron en deuxième lecture, et contre le prochain projet loi de finances à l’automne… Et sa collègue Lienemann rappelle qu’« il faut des primaires, c’est les textes ! Hollande s’affaiblit lui-même en donnant l’impression qu’il redoute ça ».
Reste que la gauche du parti pâtit particulièrement de l’hémorragie des militants : « Hollande comme Cambadélis procèdent de la même tactique : l’étouffoir, analyse Maurel. Mais quel sera le prix à payer pour le PS ? Le risque est que l’on se retrouve avec un parti rabougri, riquiqui ».
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Prochain test: le retour de la loi Macron à l’Assemblée en juillet
“Ca ne me rassure pas, c’est juste un fait. Il n’est pas socialiste”, dans la mesure où il n’a pas sa carte, rappelle Emmanuel Maurel. “Ca se voit dans ses déclarations d’ailleurs. Il se moque de ce que nous pensons. Il oublie que derrière le gouvernement, il y a une majorité et des électeurs. A force de s’émanciper des électeurs, ce sont nos électeurs qui vont s’émanciper de nous”, met-il en garde, alors que le retour de la loi Macron à l’Assemblée courant juillet promet d’être la prochaine bataille des frondeurs, déterminés.
Mais, au-delà des “paroles”, Emmanuel Maurel attend surtout “des actes” de la part du patron du PS, qui préside aux destinées de Solférino depuis déjà plus d’un an… Or, “pour l’heure, le parti est amorphe et fermé pour cause de gouvernement. Son bilan n’est guère meilleur que celui de Harlem Désir”, dont il a pris la relève en avril 2014 quand ce dernier a été exfiltré vers le gouvernement… Aïe.
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Enfin, un autre frondeur, le député européen Emmanuel Maurel, a été plus virulent. « Nous ne laisserons pas au parti de Jaurès et de Blum une mue sociale-libérale que nos militants ne veulent pas. Cela conduirait à la défaite, et, j’ose le mot, au déshonneur », a-t-il lancé, qualifiant la loi Macron de « pas progressiste ». Lui aussi a été très applaudi par la foule des militants. Emmanuel Macron n’a pas sa carte du parti, mais il n’en finit pas de diviser le PS. (à Poitiers)
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