Deux ans après l’effondrement du Rana Plaza : un devoir de vigilance

logo_SDLe 24 avril 2013, l’accident du Rana Plaza tuait plus d’un millier d’employés du secteur textile au Bangladesh, piégés par l’effondrement d’un immeuble totalement insalubre qui leur servait de lieu de travail. En 2015, le Bangladesh demeure le principal exportateur de vêtements vers l’Union européenne. En dépit de l’émotion et des « plus jamais ça ! », les progrès réalisés sont minces, tant en termes de protection physique et sociale des travailleurs, que de responsabilisation des multinationales de l’habillement.

C’est pourquoi je me félicite du signal envoyé aujourd’hui par le Parlement européen. En votant, avec une majorité claire, la résolution que j’ai initiée avec mes collègues du groupe socialiste, les parlementaires ont rappelé le gouvernement bangladais et les grandes marques de l’habillement à leurs devoirs sociaux et humains. Tout en réaffirmant l’importance du droit de s’associer et de se syndiquer, notre résolution appelle les multinationales réfractaires à contribuer à leur juste niveau, comme elles l’ont promis, au fond d’indemnisation des travailleurs victimes de la catastrophe du Rana Plaza.

Surtout – et c’est là le point clef pour empêcher qu’un tel drame se réédite- la résolution ouvre la voie à une meilleure traçabilité dans la chaîne d’approvisionnement des marques de l’habillement. En d’autres termes, nous invitons la Commission européenne à proposer une législation contraignante qui oblige les entreprises opérant dans des secteurs à risque (comme le textile) à prendre toutes les mesures nécessaires pour éviter toute atteinte aux droits fondamentaux et à la sécurité des travailleurs.

280px-Dhaka_Savar_Building_CollapseCette résolution est donc une première victoire, qui appelle maintenant à se concrétiser sous la forme d’une directive européenne. Un tel texte pourra s’inspirer de la proposition de loi déposée notre collègue Dominique Potier à l’Assemblée nationale, qui fait de la France un pays pionnier en matière de « devoir de vigilance des sociétés mères ». Notre conviction commune est simple : les entreprises doivent être responsables du comportement de leurs sous-traitants dans tous les secteurs économique à risque – du textile à l’extractif. C’est aussi le sens du combat que je mène depuis des semaines au Parlement européen pour imposer un devoir de diligence à toutes les entreprises impliquées dans l’extraction de minerais issus des zones de conflit.

Au Bangladesh avec les ouvriers textiles, comme au Congo auprès des mineurs, et partout ailleurs, la place des socialistes est aux côtés de ceux qui luttent sans relâche pour maîtriser la mondialisation et progresser vers le juste-échange.

Retrouvez-ci dessous le communiqué de presse « Dans quelles conditions sociales et environnementales sont fabriqués nos vêtements ? Nous voulons savoir » publié par la Délégation socialiste française au Parlement européen :

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