Victoire de Syriza : une chance pour la Grèce et pour l’Europe

Syriza a remporté dimanche 25 janvier une victoire importante. Avec près de 36,5% des voix, la coalition frôle la majorité absolue au Parlement grec.

Comme beaucoup au sein de la gauche européenne, j’espérais un tel résultat. L’accession au pouvoir de Syriza est en effet un formidable point d’appui pour la réorientation de l’Union Européenne. Elle peut constituer une étape importante dans la lutte contre les politiques d’austérité qui défigurent notre continent depuis près d une décennie.

Après les élections au Parlement européen de mai 2014 où chaque famille politique présentait un candidat identifié à la tête de la Commission, le retentissement de ces élections grecques est un signe de plus de l’émergence d’un débat public à l’échelle de l’UE.

Le programme de Syriza, hâtivement qualifié de « radical », apparaît bien plus raisonnable que celui des partis grecs traditionnels englués dans les politiques d’austérité, sans imagination ni capacité de résistance. Le score du Pasok doit nous interpeller particulièrement. Passé de 43,9% des voix en 2009 à 12,3% en 2012, il se situe cette année sous la barre des 5%. Ce naufrage constitue un sérieux avertissement pour les partis socialistes et sociaux-démocrates européens, dont le PS. L’acceptation résignée des politiques inspirées par la Troïka a fait logiquement perdre au Pasok, tenant du navrant « There is no alternative » la confiance de son électorat.

Les électeurs grecs ont plébiscité Syriza parce qu’ils n’en pouvaient plus de subir les remèdes de cheval imposés par la Troïka (FMI, Commission européenne et BCE) qui ont abouti à une crise une crise humanitaire sans précédent. Mais ce vote témoigne aussi d’une volonté de rompre avec un système politique à bout de souffle, d’un besoin de renouveler ses représentants et de sanctionner les partis de gouvernements immobilistes et interchangeables.

Il ne s’agit bien sûr pas pour autant de croire que la situation se présente de manière identique en France. La montée en puissance de Syriza, ancrée dans le contexte grec, ne sera pas transposable telle quelle dans notre pays. Mais nous avons certainement à inventer notre propre modèle pour proposer à notre tour une alternative décomplexée aux politiques d’austérité. Ce n’est pas le moindre des défis qui attendent la gauche et le Parti socialiste en 2015.

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