Emmanuel Maurel, membre de l’aile gauche du PS, prévoit que les députés socialistes «voteront majoritairement contre» la loi Macron «si elle est maintenue en l’état». Il réclame «une réorientation profonde du quinquennat».
La fronde contre la loi Macron se poursuit. Emmanuel Maurel, secrétaire national du PS et membre de l’aile gauche du parti, a redit ce mercredi matin que si le projet de loi pour la croissance et l’activité , défendu par le ministre de l’Economie « est maintenue en l’état », « les socialistes voteront majoritairement contre ». Il a ajouté que s’il ne « prévoit pas » de manifester contre la loi avec d’autres membres de partis et organisations de gauche en janvier, il souhaite « convaincre (ses) partenaires socialistes et parlementaires de réorienter cette loi profondément ».
« De vieilles recettes libérales »
Le député européen a fustigé Emmanuel Macron, qui selon lui se présente en ministre de l’Economie « jeune et dynamique », mais propose des « solutions ringardes et archaïques ». « Ce sont de vieilles recettes libérales d’il y a 30 ans qui ont échoué partout », dénonce-t-il, jugeant qu’il ne faut « pas seulement des inflexions, mais une vraie réorientation profonde du quinquennat ».
De la libéralisation du transport en autocar à l’assouplissement de la réglementation du travail le dimanche en passant par la simplification des conditions d’installation des professions juridiques et médicales, plusieurs secteurs sont concernés par le projet de loi Macron qui vise à « libérer l’activité, stimuler l’investissement et développer l’emploi ». Le principal point de friction avec certains socialistes concerne l’ouverture des magasins le dimanche. Martine Aubry a ainsi dénoncé « une régression » et a appelé à « combattre » la réforme.
Emmanuel Maurel a, aussi expliqué que, lors du prochain congrès du Parti socialiste qui se déroulera à Poitiers en juin 2015, il entend obtenir la majorité avec une motion dénonçant, entre autres, « la baisse des dépenses publiques, la baisse des dépenses sociales et la loi Macron ». Au précédent congrès de 2012 à Toulouse, il avait présenté une motion avec Marie-Noëlle Lienemann et Jérôme Guedj, qui était arrivée en deuxième position derrière celle présentée par Harlem Désir, et devant la motion de Stéphane Hessel.
Les 13 défaites socialistes sur 13 élections partielles ne sont pas, selon Emmanuel Maurel, dues aux critiques internes au Parti socialiste, mais à la politique menée par le gouvernement qui « pose des questions pas seulement au Parti socialiste, mais dans notre électorat ».
A retrouver sur le site des Echos