Kimberly-Clark va introduire en Bourse ses activités de fabrication de matériel médical.
La Bourse de New York a salué la nouvelle par une hausse de l’action de près de 4,6 %. Spécialisé dans les articles de consommation courante, tels que les couches culottes Huggies ou les mouchoirs Kleenex, le groupe américain Kimberly-Clark a annoncé, vendredi, qu’il avait décidé de se séparer de sa branche santé. Présent notamment dans la fabrication de produits chirurgicaux et la prévention des infections, KC Health Care affiche un chiffre d’affaires de 1,6 milliard de dollars : c’est peu, pour un mastodonte qui en pèse près de 21. Et c’est surtout moins qu’avant.
Double recentrage
Car le marché du matériel médical, après un boom spectaculaire au début des années 2000 (+ 13 % par an entre 2000 et 2007), a connu un net ralentissement, imputable en partie au durcissement de la réglementation en Europe et aux Etats-Unis et à la mise en place de systèmes d’achats plus centralisés. En 2012, le secteur a enregistré une progression d’à peine 2 %, pour atteindre un chiffre d’affaires de 339 milliards de dollars.
La scission à venir s’inscrit dans une stratégie de double recentrage du groupe Kimberly-Clark. Recentrage sectoriel, tout d’abord, en privilégiant les produits de consommation grand public au détriment des équipements professionnels.
Recentrage géographique ensuite, puisque le groupe américain a, récemment, délaissé le marché européen au profit des pays émergents. Dans la « guerre des couches », Pampers (groupe Procter & Gamble) l’a emporté sur Huggies. D’où la décision, il y a moins d’un an, de fermer ou de vendre de nombreux sites de production en Europe occidentale. Fin 2012, Kimberly-Clark annonçait ainsi plus de 1.300 suppressions de postes sur le Vieux Continent.
Des restructurations qui interviennent alors que le groupe peut déjà s’enorgueillir d’une rentabilité confortable. Sur les neuf premiers mois de 2013, le groupe a réalisé un bénéfice net de 1,66 milliard de dollars, en progression de 8 %.
Kimberly-Clark, qui fabrique le papier de toilette Cotonelle, tient donc ses promesses : pour le portefeuille des actionnaires, ce sera encore une fois « épaisseur triple » !
Par EMMANUEL MAUREL
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