Je me réjouis de l’organisation de cette journée professionnelle qui permet au réseau départemental des missions locales val d’oisiennes d’avoir une journée pour fédérer, capitaliser et échanger sur les pratiques professionnelles des conseillers.
Il faut souhaiter que les Missions Locales du 95 participent au renouvellement de l’ARML (association régionale des missions locales) afin de peser pour une meilleure animation régionale, avec des bases départementales fortes pour une ARML plus ouverte et plus représentative.
Quelques données générales relatives aux publics accueillis dans le 95 :
Les données disponibles pour le premier semestre 2013 indiquent
– 13 294 jeunes, en suivi
– 4 700 nouveaux jeunes accueillis au cours du premier semestre 2013.
Les résultats en sorties positives :
3% des jeunes s’orientent vers l’alternance, près de 30% accèdent à l’emploi et 15% accèdent à une formation du Conseil Régional (mobilisation, accès à la qualification ou qualification).
Le budget de la Région :
Sur 2013, ce seront plus de 2,114 M€ de subvention alloués aux Missions Locales du 95 sur le fonctionnement, le parrainage et les POP (parcours d’orientation Professionnel.
L’apprentissage et les Missions Locales
Entre 2007 et 2011 le nombre de jeunes suivis par les Missions Locales du Val d’Oise accédant à un contrat d’apprentissage a augmenté de 89%. Cette importante augmentation est largement liée au recrutement, dans le cadre du précédent COM (contrat d’objectifs et de moyens), de deux chargés de mission dédiés au développement de l’accès à l’apprentissage des jeunes suivis par les missions locales.
Les jeunes suivis par les missions locales sont majoritairement des jeunes en grande difficulté, déscolarisés, sans qualification. En 2011, 8,8% seulement des jeunes ayant accédé à l’apprentissage, sont d’un niveau supérieur au baccalauréat alors que 73% sont d’un niveau V ou VI.
Cela suppose donc une importante préparation en amont et une mobilisation de tous les outils existants tels que les formations pré-qualifiantes, les remises à niveau, les passerelles… Ce qui vaut pour l’apprentissage vaut pour les Emplois d’Avenir.
Le COM 2012 – 2015 permettra aux développeurs rattachés aux missions locales de poursuivre le travail entrepris depuis 2007. Dans le cadre du COM apprentissage État Région, nous avons fixé comme objectif de doubler le nombre de jeunes qu’elles suivent devenant apprentis, passer de 3% à 6% de jeunes issus des ML signant un contrat d’apprentissage. Pour cela nous avons signé un COM territorial et nous finançons 2 postes de développeurs territoriaux.
Pour l’Est du Val d’Oise, Madame Isabelle MECHAMBRE, Structure porteuse du poste : Mission Locale ‘’La SeinOise’’
Pour l’Ouest du Val d’Oise, Madame Sophie AMAR, Structure porteuse du poste : Mission Locale de Cergy ‘’AVEC’’
Il faut souligner que ces deux développeuses territoriales ont réalisé un excellent travail sur l’articulation apprentissage / Emplois d’avenir.
Sur les Emplois d’Avenir
Comme vous le savez, ce programme est dans notre histoire récente, l’un des plus importants, les plus ambitieux et les plus volontaristes qui aient été décidés pour apporter une solution au problème du chômage des jeunes sans qualification.
On aurait tort d’affirmer que les emplois d’avenir sont les nouveaux emplois jeunes. Leur cible en effet est différente. Les emplois jeunes étaient destinés à tous les jeunes au chômage, tandis que les emplois d’avenir sont réservés aux jeunes chômeurs sans qualification.
Cette différence qualitative explique en grande partie la différence de montée en charge quantitative des emplois d’avenir par rapport aux emplois jeunes, particulièrement dans une Région comme l’Ile-de-France, où l’intensité en travail qualifié est plus élevée que dans les autres Régions françaises.
Comment faire en sorte d’avoir encore plus d’emplois d’avenir en Ile-de-France ? Comment pouvons-nous vous aider à recruter, à sécuriser ces postes de travail, à satisfaire aux obligations incombant à ce programme, notamment sur la question du parcours de formation ? Comment mieux communiquer aussi, mieux faire savoir que la puissance publique se met à la disposition du monde associatif pour répondre à toutes les questions qu’il peut encore se poser par rapport à cette politique ?
Car je ne suis pas sans savoir, personne au sein de l’Exécutif régional présidé par Jean-Paul Huchon, n’ignore la situation très difficile dans laquelle des années de méfiance, voire de mépris gouvernemental sous la majorité précédente, ont mis des milliers d’associations dont la seule « reconnaissance » du rôle essentiel dans la vie sociale de cette Région, n’a que trop souvent été de leur casser les reins financièrement.
Nous sommes tous conscients, même si cela vaut aussi pour les collectivités territoriales, du sort réservé par la crise et l’étroitesse d’esprit de bien des gouvernants, au secteur associatif, aux acteurs de l’emploi, à tous ceux qui se battent sur le terrain pour endiguer le fléau du chômage des jeunes.
Les Missions Locales ont à ce titre un rôle fondamental dans la réussite de cette mesure, qui nécessite encore une fois une coordination régionale et départementale.
Pour ce qui nous concerne, au Conseil régional, nous avons tout mis en œuvre pour inciter encore davantage les employeurs potentiels à s’approprier les emplois d’avenir, en particulier via notre aide régionale à la rémunération.
Comme vous le savez, si l’association ou la structure ESS signe un CDI, elle a droit à une prise en charge de 20% supplémentaires du SMIC brut, voire 25% si elle embauche un travailleur handicapé.
Il est très important de faire encore mieux connaître cette incitation aux employeurs, et nous nous y employons pour notre part, à moyen d’une information des têtes de réseau associatives et de l’ESS, ainsi que d’un « kit emplois d’avenir » diffusé largement par nos services.
Mais pour avoir le maximum de résultats, il faut évidemment se donner le maximum de moyens. C’est l’objet de cette réunion. Nous sommes ici pour vous dire que nous nous mobilisons. Chacun est appelé à prendre ses responsabilités. L’état, la Région, Pôle Emploi, les Missions locales, les têtes de réseau.
Au sein des missions locales, vous avez un rôle très important à jouer. Vous avez été mis au centre du dispositif par le législateur et le gouvernement, tout comme l’Exécutif régional, sont à vos côtés pour vous aider à développer les contrats d’avenir sur votre territoire.
Nous mettons à votre disposition les programmes régionaux d’accès à la qualification et/ou de mobilisation professionnelle, pour vous permettre d’identifier les profils et de construire les parcours susceptibles de répondre aux demandes des employeurs. En lien avec le Pôle Emploi, vous êtes non pas l’aiguillon mais l’aiguillage du dispositif.
A cet égard, nous avons ensemble des marges de progression à explorer. Mais le gouvernement, tout comme la Région, sont chacun dans leur rôle, et son parfaitement légitimes à veiller à la plus grande implication possible des acteurs de l’emploi dans la réussite de ce programme, qui est l’une des mesures phare du programme du Président de la République.
Or contrairement à ce que tous les oiseaux de mauvais augure prédisaient il y a encore quelques mois, on s’aperçoit que les emplois d’avenir marchent bien, que cette mesure rencontre vraiment son public, et que si l’on fait des comparaisons avec la progression des emplois-jeunes il y a 15 ans, nous en sommes en réalité assez proches, alors même que la cible est plus difficile, sans parler des conditions économiques générales.
Je pense donc que nous pouvons réellement monter en puissance et nous rapprocher le plus possible de l’objectif initial fixé par le gouvernement. Sans doute avons-nous besoin ensemble de plus de clarté, d’une plus grande coordination, pour que les résultats soient au rendez-vous, mais il manque peu, à vrai dire, pour que cette ambition soit satisfaite dans notre Région. Pour inverser la courbe du chômage, il faut pouvoir mener les politiques publiques de lutte pour l’emploi de façon coordonnée. Et cela se fait avec les bons interlocuteurs.
La Région a été, est et sera au Rendez-vous.