La gauche du PS appelle à la mobilisation citoyenne contre l’austérité en Europe

Nouvel appel contre l’austérité en Europe. Cette fois, ce sont trois chefs de file de l’aile gauche du PS qui ont lancé, mercredi 15 mai, un appel pour « une autre Europe » impliquant les ailes gauches de partis socialistes et sociaux-démocrates européens, mais aussi des représentants du « mouvement social progressiste ».

Rendu public au même moment en Allemagne, en Autriche et en Italie, cet appel vise à mobiliser l’opinion contre la politique d’austérité que « les dirigeants néolibéraux et la Commission européenne veulent renforcer » malgré la récession en recourant à « des instruments contraignants pour l’imposer ».

LeMondeLe texte rejette par avance les décisions attendues au Conseil européen de juin, « qui obligeront tous les Etats membres à s’engager, par une sorte de ‘traité de compétitivité’, à mettre en œuvre des ‘réformes structurelles’ que la Commission européenne définira pour eux ».

« DES EXIGENCES FOLLES »

« C’est un appel qui vient à point nommé puisque c’est à la fois le jour où nous avons la confirmation des mauvais chiffres de la croissance française [et] la journée où François Hollande est appelé à plancher pour la Commission », a observé Emmanuel Maurel, vice-président du conseil régional d’Ile-de-France, lors d’une conférence de presse à l’Assemblée nationale.
Pour cette figure de proue du courant « Maintenant la gauche », le chef de l’Etat doit faire face « à des exigences folles de la part de la Commission, notamment sur ce qu’elle appelle pudiquement des réformes structurelles et qui ne sont rien d’autre que des actes de vandalisme à l’encontre de notre modèle social ».

Or, a-t-il pointé, « c’est une formidable opportunité pour François Hollande aujourd’hui de prendre le leadership en Europe de tous ceux qui contestent une politique qui n’est pas couronnée de succès ». De fait, la gauche du PS « ne s’interdit pas de rêver et d’espérer que Hollande puisse incarner cette alternative-là », a insisté M. Maurel.

UNE MOBILISATION ATTENDUE

Moins optimiste, la sénatrice de Paris, Marie-Noëlle Lienemann, a avoué attendre davantage une mobilisation de l’opinion « sur le fait que les politiques d’austérité nous emmènent dans le mur, avec la spirale austérité-récession, et que la question sociale ne peut pas être seconde ».

Egalement à l’initiative de cet appel, le député de l’Essonne Jérôme Guedj y a vu une « amplification » de la dynamique née du rejet du traité budgétaire européen (TSCG). Selon lui, le desserrement « de l’étau austéritaire imposé par Bruxelles passe par le fait qu’on ouvre des fronts partout où on peut les ouvrir, à l’intérieur des formations politiques et en mobilisant, en montrant que ce n’est pas une réflexion isolée ».

Témoin de cette mobilisation, l’appel est cosigné par des parlementaires allemands (SPD, Die Linke), autrichiens (SPÖ), italiens (SEL) ainsi que par des responsables de l’organisation altermondialiste Attac et plusieurs économistes, dont Jacques Rigaudiat, membre du Front de gauche.

Retrouvez cet article sur le site du journal Le Monde

mes derniers articles

Nous utilisons des cookies pour vous garantir la meilleure expérience sur notre site. Si vous continuez à utiliser ce dernier, nous considérerons que vous acceptez l'utilisation des cookies.