Revue de presse du Rassemblement des animateurs de Maintenant la Gauche
La gauche du PS veut un “tournant de la relance” (JDD)
Plus de 400 cadres du courant du PS Maintenant la gauche se sont réunis samedi pour une journée de travail. Cette aile gauche du parti en appelle à un “tournant de la relance” et s’apprête à mener bataille sur l’accord Medef-CFDT signé en janvier dernier.
Samedi, pour la première réunion de ses cadres depuis le Congrès de Toulouse, Maintenant la gauche, courant de la gauche du PS, a adopté une résolution pour “un tournant de la relance”. “Le temps est venu d’une nouvelle étape. N’attendons pas d’être au pied du mur“, intime la sénatrice Marie-Noëlle Lienemann. “On table sur le pragmatisme de François Hollande, il n’est pas obligé de s’entêter dans le sérieux budgétaire poussé à l’extrême“, note le député Jérôme Guedj. Même si le récent accord sur un budget européen en diminution est “une très mauvaise nouvelle” pour qui voudrait une politique de relance, Emmanuel Maurel, chef de file de ce courant, espère que Hollande “prendra la tête des pays qui veulent une rupture avec les politiques d’austérité”.
Pour appuyer cette relance, ce courant du PS propose quelques pistes : sortir les investissements du calcul des déficits, augmenter la dotation de la Banque publique d’investissement, nationaliser si besoin, augmenter les salaires… Ils poussent aussi deux mesures qu’un temps François Hollande, candidat, a soutenues : la reprise de sites rentables et l’interdiction des licenciements boursiers (Hollande parlait lui plutôt de les “dissuader”).
Pour l’heure, leur prochain combat sera d’amender l’accord Medef-CFDT sur l’emploi, “pas votable en l’état” car “très déséquilibré en faveur du Medef”, regrette Maurel. Les cadres de Maintenant la gauche ont d’ailleurs reçu un argumentaire de 10 pages pour combattre cet accord, décrit comme non majoritaire. “Il y a un espace dans la transposition”, veut croire Guedj, alors que le gouvernement ne cesse de rappeler le contraire. “Si l’on me demandait d’écrire le texte idéal, je n’aurais pas de mal à écrire le même texte que Maurel”, confiait un ministre, avant de mettre en avant que cet accord est le fruit d’un compromis et “donne des droits nouveaux à des personnes qui n’en n’avaient pas”. Pour peser à l’Assemblée, où le texte devrait arriver début avril, l’aile gauche du PS aura besoin d’être rassemblée et donc d’avoir l’appui des amis de Benoît Hamon, “très discrets mais d’accord avec nous”, ajoute Maurel dont la motion a recueilli un peu plus de 13% lors du dernier congrès et qui compte surtout sur le “rapport de force social” pour faire pression sur le gouvernement.
Arthur Nazaret – Le Journal du Dimanche
dimanche 10 février 2013
Emmanuel Maurel dans Libération : «Passons au tournant de la relance»
Après la motion, le courant. Avec ses camarades Jérôme Guedj, député de l’Essonne, et Marie-Noëlle Lienemann, sénatrice de Paris, Emmanuel Maurel, vice-président du conseil régional d’Ile-de-France mais surtout principal animateur de l’aile gauche du Parti socialiste, réunit aujourd’hui à l’Assemblée nationale plus de 400 «cadres départementaux» afin de lancer leur courant «Maintenant la gauche». Le challenger de Harlem Désir au congrès du Parti socialiste à Toulouse, en octobre, demande à François Hollande de tourner le dos aux politiques de rigueur. Il regrette également les montées de tensions actuelles entre les socialistes et leurs alliés communistes (Libération de vendredi).
Pourquoi organisez-vous cette réunion ?
Notre courant a réussi à se structurer et nous lançons une campagne, au sein comme à l’extérieur du PS, intitulée «Et maintenant, le tournant de la relance». Devant le Parlement européen, François Hollande a expliqué qu’on devait ajuster nos objectifs en fonction de la conjoncture. Nous ne serons pas en mesure de tenir un déficit public de 3% du PIB en 2013. Assumons-le et constatons que les politiques de rigueur en Europe ne marchent pas. Passons au tournant de la relance. Débattons-en, à la fois dans le parti, avec nos partenaires de gauche et dans le cadre de notre club, Gauche avenir.
Que demandez-vous au gouvernement de Jean-Marc Ayrault ?
Nous lui demandons de rouvrir le débat sur la relance de l’investissement productif. Nous militons pour une meilleure dotation de la banque publique d’investissement [BPI], mais aussi pour un autre fléchage de l’argent accordé aux entreprises par le crédit d’impôt compétitivité emploi [CICE]. Personne ne peut comprendre que les entreprises qui licencient ou qui délocalisent puissent en profiter. On ne peut pas non plus préconiser la construction de logements sociaux et augmenter en même temps la TVA sur tout le bâtiment. Enfin, nous allons œuvrer pour que l’accord national interprofessionnel [l’ANI, sur la sécurisation de l’emploi, lire aussi page 18, ndlr] ne passe pas comme tel à l’Assemblée nationale.
Quel regard portez-vous sur les relations actuelles, tendues, entre le Parti socialiste et le Front de gauche ?
Il est normal qu’il y ait des débats, des divergences, des nuances… Mais nous ne pourrons pas réussir s’il n’y a pas de large rassemblement de la gauche. Le débat ne doit pas se transformer en tensions inutiles qui ne servent personne.
Recueilli par Lilian Alemagna
Public Sénat : L’aile gauche du PS enjoint Hollande d’opérer le “tournant de la relance”
L’aile gauche du PS, réunie à Paris samedi, a enjoint François Hollande d’opérer un “tournant de la relance”, qui passe par plus d’interventionnisme de l’État dans la réindustrialisation du pays, “un grand plan d’investissement publics” et des mesures pour les salariés.
L’aile gauche du PS, réunie à Paris samedi, a enjoint François Hollande d’opérer un “tournant de la relance”, qui passe par plus d’interventionnisme de…
L’aile gauche du PS, réunie à Paris samedi, a enjoint François Hollande d’opérer un “tournant de la relance”, qui passe par plus d’interventionnisme de l’État dans la réindustrialisation du pays, “un grand plan d’investissement publics” et des mesures pour les salariés.
Ce texte, proposé par “Maintenant la gauche”, courant de l’aile gauche emmené par Emmanuel Maurel, vice-président de la région Île-de-France, la sénatrice Marie-Noëlle Lienemann et le député Jérôme Guedj, a été adopté à l’issue d’une journée réunissant plusieurs centaines de participants du courant (cadres de fédérations du PS principalement) à Paris.
“François Hollande a souvent indiqué qu’il se refusait d’opérer un +tournant de la rigueur+ après des choix insuffisamment réalistes. Aujourd’hui, c’est le réalisme qui impose +un tournant de la relance+”, écrivent les signataires du texte, intitulé “la relance, c’est maintenant”.
Car selon eux, “c’est maintenant, parce que nos concitoyens perdent espoir et qu’il appartient à la gauche de répondre à l’urgence sociale tout en préparant l’avenir”.
“C’est maintenant qu’il faut rouvrir le débat sur notre stratégie macro-économique ! C’est tout de suite qu’il faut assumer des choix alternatifs ! La priorité c’est la croissance : la résorption des déficits et de la dette doit être étalée dans le temps”, estiment-ils.
L’aile gauche du PS avance plusieurs propositions.
Face aux “plans sociaux en cascade”, elle “en appelle à un volontarisme sans faille”, jugeant que “c’est le rôle d’un État stratège qui élabore une véritable politique de soutien aux filières, à leur modernisation, mais aussi à leur sauvetage”.
“Il est crédible de proposer aujourd’hui de mobiliser du capital public, voire d’engager des nationalisations dans des secteurs stratégiques. Elles peuvent être temporaires, elles ne sont pas nécessairement à 100%”, préconise-t-elle.
Pour les salariés, par lesquels la relance doit aussi passer, le texte propose une “substantielle revalorisation du SMIC”, qui doit “être négociée avec les partenaires sociaux” pour compenser les baisses d’impôts accordées aux entreprises, le “blocage des hausses des loyers pendant 3 ans dans les secteurs où l’on a pu constater des excès insupportables”, ou encore “interdiction des licenciements boursiers”.
Au passage, elle dénonce “les nombreuses régressions” de l’accord du 11 janvier sur l’emploi signé entre partenaires sociaux et avertit qu’elle ne souhaite pas “que le texte soit présenté en l’état au Parlement”.
La résolution publique préconise également “un grand plan d’investissements publics”, ou encore d’augmenter les dotations prévues pour le lancement de la Banque publique d’investissement (BPI).
La gauche du PS critique la politique du gouvernement, dans Le Figaro
Réuni samedi à Paris, le courant «Maintenant à gauche» enjoint à l’exécutif d’amorcer le «tournant de la relance».
Changer de politique économique. L’aile gauche du Parti socialiste, qui avait présenté une motion alternative au congrès du PS, fin octobre à Toulouse, appelle François Hollande à rompre avec la rigueur, qui mettrait le pays à genoux, pour opérer un «tournant de la relance». Le leader de «Maintenant la gauche», Emmanuel Maurel, la sénatrice Marie-Noëlle Lienemann et le député Jérôme Guedj ont présenté samedi à Paris, devant plusieurs centaines de cadres de leur courant, une résolution intitulée «le tournant de la relance, c’est maintenant.» Ils demandent au chef de l’État de renoncer à l’objectif de réduction des déficits (3 % du PIB), intenable selon eux. «Quand François Hollande devant le Parlement européen affirme que “la France a pris des engagements, et elle les tiendra, mais en même temps, nous devons (…) ajuster nos objectifs aux réalités de la conjoncture”, il confirme en termes feutrés ce que nous disons depuis des mois: dans un contexte de croissance nulle, les politiques de rigueur mènent inexorablement à l’austérité généralisée», écrivent les tenants de l’aile gauche.
Selon eux, c’est «maintenant» qu’il faut changer de politique, parce que «nos concitoyens perdent espoir» et «qu’il appartient à la gauche de répondre à l’urgence sociale». Face aux plans sociaux, «Maintenant la gauche» préconise un volontarisme «sans faille» de l’État. Et pour redonner du pouvoir d’achat aux salariés, elle propose une revalorisation du smic, un blocage de la hausse des loyers, ou encore l’interdiction des licenciements boursiers.
Pour ce courant du PS, qui pèse à hauteur des 28 % obtenus au congrès de Toulouse face à la «motion 1» portée par Harlem Désir, il en va des futurs succès électoraux de la gauche, qui ne peut se permettre de se couper des couches populaires. «Envoyons des signaux à notre électorat», a ainsi plaidé Emmanuel Maurel.
Après son opposition bruyante au traité européen (TSCG), l’aile gauche s’est battue pour obtenir – en vain – des contreparties pour les entreprises bénéficiaires du crédit d’impôt, l’une des mesures du pacte de compétitivité. Elle compte se faire entendre aussi sur l’accord du 11 janvier sur l’emploi, qu’elle juge «déséquilibré» en faveur des patrons. Et prévient qu’elle ne souhaite pas que le texte soit «présenté en l’état devant le Parlement». «Le TSCG, le crédit d’impôt et l’accord emploi ont un point commun: le social-défaitisme», a résumé le nouveau leader de l’aile gauche, qui a supplanté Benoît Hamon, réduit au silence depuis qu’il est ministre. «Le PS devrait créer un rapport de forces favorable aux salariés. Il n’a pas fait ce choix», a encore regretté Maurel.
Rassemblés samedi à l’Assemblée nationale, dans une salle bondée, les cadres du courant ont, à leur tour, fait remonter leurs inquiétudes. «Nos camarades du parti sont désemparés lance Hugo, de Seine-Saint-Denis. Ils veulent que Jean-Marc Ayrault change de politique.» «La réforme bancaire (examinée mardi par les députés, mais jugée insuffisante par beaucoup, NDLR) est la synthèse de tous les abandons précédents, renchérit Daniel de la fédération de Loire-Atlantique. Doit-on rendre les armes devant ces principes néo-libéraux?» Une cadre de banlieue parisienne s’inquiète, elle aussi, des «renoncements» de Hollande: «Nos électeurs attendent autre chose de la gauche!»
Le PS d’Harlem Désir est également dans le collimateur. «Le gouvernement fait du social-défaitisme et la direction du parti est amorphe, inaudible!», s’emporte un cadre. Le temps passé sur le mariage pour tous agace aussi. «Je souhaite que nos députés, nos ministres, mettent autant d’énergie et de cœur à faire voter une loi contre les licenciements boursiers qu’ils en ont mise pour le mariage!», prévient Marie-Dominique, élue régionale du Calvados.
Quant aux déclarations du président de l’Assemblée, Claude Bartolone, qui a laissé entendre que le non-cumul des mandats ne serait pas appliqué avant 2017, elles ont exaspéré. «Attention, a prévenu Serge, d’Épinay-sur-Seine. Il y a une grogne qui monte. Si l’on n’y prend garde, on risque gros.» Élodie, venue d’Ardèche, va plus loin: «Les gens sont déçus. Ils se demandent ce qu’ils font au PS. Ils ont l’impression d’être trahis. Il faut peser sur la ligne du gouvernement. Sinon on va dans le mur.»
L’aile gauche du PS se réunit samedi pour sonner l’heure de la relance (AFP)
PARIS, 7 fév 2013 (AFP) – Maintenant la Gauche, qui réunit l’aile gauche du Parti socialiste, appelle au “tournant de la relance” et se réunit samedi pour plancher sur des “propositions concrètes” et “urgentes” en faveur du “monde du travail”.
Dans un communiqué jeudi, ce mouvement emmené par Emmanuel Maurel, vice-président de la région Ile-de-France, la sénatrice Marie-Noëlle Lienemann et le député Jérôme Guedj, souhaite que “le débat sur les choix économiques et sociaux soit ouvert au plus vite”.
“Le contexte économique français et européen ne s’améliore pas, la hausse du chômage répondant de mois en mois à la stagnation de la croissance”, souligne Maintenant à gauche.
Il cite des propos du président François Hollande mardi à Strasbourg, affirmant que la France tiendra ses engagements sur le déficit “mais en même temps nous devons collectivement, et constamment, ajuster nos objectifs aux réalités de la conjoncture”.
Le mouvement voit dans cette formule une confirmation “en termes feutrés, que l’objectif des 3% de déficit n’est pas un dogme immuable”.
“Cette déclaration du président de la République est importante : il est temps de sortir d’un objectif qui n’est, de notre point de vue, ni tenable, ni même souhaitable, car il entretient une spirale redoutable d’austérité et de récession”, insistent les responsables socialistes. “Le temps est donc venu d’engager une nouvelle étape : l’heure est au tournant de la relance en France et en Europe”.
Maintenant la Gauche qui réunira samedi à l’Assemblée nationale “plus de 400″ de ses responsables départementaux “dans plus de 70 fédérations du PS”, “a des propositions concrètes à mettre sur la table sur le contenu de cette relance et les décisions urgentes à prendre pour redonner des perspectives au monde du travail”.
Dans le cadre du congrès socialiste de Toulouse, la motion emmenée par Emmanuel Maurel avait réuni 13,27% des voix des adhérents.