Pour Emmanuel Maurel, principal animateur de l’aile gauche du PS, le discours prononcé par le candidat François Hollande au Bourget il y a un an, garde sa validité. Pour en retrouver l’esprit, deux conditions, selon le vice-président de la région Île-de-France: un Parlement affirmé et une gauche rassemblée.
Extrait de l’entretien à retrouver dans son intégralité dans l’Humanité.
La finance est-elle encore un « adversaire »?
Emmanuel Maurel. Le gouvernement a l’occasion de le prouver dans les mois qui viennent à la fois en musclant la réforme bancaire, et en acceptant de substantiels amendements à ce qui vient d’être négocié par quelques partenaires sociaux. Il faut notamment que, sur les accords de maintien de l’emploi, on parvienne à une rédaction bien plus stricte, car là, on voit bien où est la flexibilité, moins la sécurité pour les salariés.
Une politique plus affirmée est-elle possible, quand la gestion de la crise semble peser beaucoup dans les choix du gouvernement?
Emmanuel Maurel. Il faut renouer avec l’esprit du discours du Bourget et le transcrire en actes. En 2013, sur la politique industrielle, la politique fiscale et la politique sociale, c’est possible. Cela suppose un Parlement qui joue son rôle, une gauche qui se rassemble autour de propositions fortes. Deux exemples. Il y a un an tout juste, toute la gauche adoptait au Sénat une proposition de loi communiste sur les licenciements boursiers. Pourquoi ne pas la représenter, maintenant que nous sommes au pouvoir ? Un appel a par ailleurs été signé par des responsables, tels Pierre Laurent, Jean-Vincent Placé, Marie-Noëlle Lienemann, pour baisser à 5 % le taux de TVA pour la construction de logements sociaux. Voilà une autre victoire pour la gauche, facile à transposer en actes, et de façon rassemblée.