C’est un feuilleton sanglant qui n’en finit jamais. Le conflit perpétuel qui fait dire aux résignés qu’« il en sera toujours ainsi ». Il est vrai que les protagonistes font tout pour leur donner raison. « Si tu veux la paix, prépare la guerre » : palestiniens et israéliens ont retenu la leçon à leur façon : ils ont perdu de vue l’objectif. Ils font la guerre parce qu’ils la veulent. La trêve de 6 mois n’a servi à rien d’autre qu’à astiquer les armes. Avec le résultat que l’on sait.
D’un côté, le Hamas, fer de lance de la révolution islamiste, n’a pas attendu une journée de plus pour envoyer des roquettes sur l’ennemi sioniste. De l’autre, le gouvernement israélien, dans un contexte électoral difficile (le Likoud est crédité, dans les sondages, d’une avance sérieuse sur les partis de la coalition sortante), a profité de la vacance du pouvoir américain pour se lancer dans une opération aussi sanglante que vaine.
Les morts palestiniens se comptent par centaines, la situation humanitaire à Gaza est effroyable. Et l’opération militaire n’aura finalement abouti qu’à une double radicalisation : l’autorité palestinienne se voit contrainte de soutenir le Hamas, pourtant son ennemi juré. Les partis politiques et les citoyens israéliens se rangent derrière les partisans de la violence (il n’y a qu’à lire les déclarations des travaillistes pour prendre conscience du désastre).
Face à la catastrophe, il faut marteler des messages clairs. Devant l’urgence, il faut demander un cessez le feu immédiat, l’ouverture d’un couloir humanitaire, l’envoi d’une force d’interposition internationale. A plus long terme, le seul objectif réaliste (et le seul souhaitable), c’est l’existence de deux Etats aux frontières stables, qui se reconnaissent mutuellement. L’Europe ne pèse certes pas grand-chose dans cette région du monde mais elle peut jouer un rôle dans l’élaboration d’une solution politique, en parlant à la fois aux Etats-Unis, aux pays arabes et aux belligérants. Le pire n’étant jamais certain, il faut essayer.