A l’issue du congrès de Reims, aucune synthèse entre les différentes motions n’a été possible. L’image du Parti Socialiste est sérieusement écornée.
Pourtant, comme d’habitude, le traitement médiatique des débats de Reims a été partiel et partial. Certes, comme dans tout congrès, il y a eu des petites phrases assassines et des conciliabules. Mais il faut également retenir les nombreuses prises de parole des délégués, souvent intéressantes et dignes, qui ont, dans leur majorité, témoigné d’une aspiration profonde au changement. Changement des équipes et des pratiques d’une part, changement de ligne politique d’autre part.
Nous sommes tous conscients de ce qui fait la force du Parti socialiste : un puissant réseau d’élus locaux, la combativité de ses parlementaires, la générosité et l’engagement de ses militants. A contrario, nous sommes tous capables d’identifier ce qui ne fonctionne pas, ou plus, dans le principal parti d’opposition. Sa réflexion collective s’est affaiblie, les débats s’ y sont raréfiés, ses liens avec la société se sont distendus. Plus grave encore, le PS a totalement intégré le mode de fonctionnement de la Vème République qu’il combattait hier : l’ultra personnalisation des enjeux va de pair avec une dépolitisation navrante.
Nous sommes confrontés aujourd’hui à une des crises les plus sérieuses de notre histoire récente. Les Français redoutent les conséquences sociales d’une crise que la droite aggrave en menant une politique brutale et inégalitaire. Pour faire face, pour redonner l’espoir à nos concitoyens, il faut un parti socialiste de combat. Ce combat requiert de l’énergie, de l’enthousiasme, de la ténacité. Ce combat passe par une nécessaire rénovation. Mais cette rénovation ne doit pas tourner le dos à l’identité du PS, à son histoire.
Il faut réaffirmer le rôle irremplaçable des militants socialistes et refuser la transformation du PS en club de supporters. Il faut continuer de croire aux vertus de la discussion: le pluralisme est au cœur de l’identité socialiste. Un Parti socialiste uniformisé, caporalisé, dans lequel plus une tête ne dépasse, au sein duquel les sensibilités ne sont plus respectées, ce n’est plus le Parti socialiste.
Enfin, il ne faut jamais oublier que le PS est bien plus qu’une force électorale. C’est un intellectuel collectif, un laboratoire d’idées, un acteur majeur de la bataille culturelle et de la résistance à l’offensive idéologique de la droite. C’est aussi un outil au service de la transformation sociale : il ne doit pas hésiter pas à ouvrir grand les portes et les fenêtres, pour attirer à nous les forces vives de la jeunesse, de la gauche associative, de la gauche sociale.
Chacun mesure à quel point le congrès du PS est décisif. Chacun se rend compte qu’au-delà de l’élection du (de la) premier secrétaire, il peut en sortir le meilleur comme le pire. On a envie de croire que le meilleur est encore possible. Dans cette perspective, le vote Hamon s’impose comme une évidence.