Le congrès de Reims ne sera utile que si les socialistes pensent davantage aux Français qu’à eux-mêmes. Nos concitoyens, et singulièrement les plus modestes, sont en effet durement touchés par la politique de Nicolas Sarkozy. Aujourd’hui, le gouvernement leur promet la rigueur. Plus que jamais, nos concitoyens ont besoin d’une gauche offensive pour s’opposer et inventive pour proposer.
Or le PS n’est pas à la hauteur des enjeux. Face aux multiples crises qui mettent en évidence l’échec du néo-libéralisme, il ne peut se contenter de réponses tièdes, d’analyses convenues. Face à la droite, il peine à s’opposer efficacement. Trop souvent, les querelles internes et le choc des ambitions l’emportent sur la nécessaire confrontation d’idées.
Il est temps d’en finir avec les synthèses molles. Il faut au PS une majorité nouvelle et cohérente, et non des mécanos improbables ou la simple reconduction des mêmes. Changer, c’est choisir d’incarner une gauche décomplexée, fière de ses valeurs, ferme sur ses orientations, claire sur ses choix stratégiques. Changer, c’est renouer avec le combat pour la transformation sociale. Remettre en cause le libre-échange généralisé, réorienter profondément la construction européenne, inventer un nouveau compromis social favorable au monde du travail. Face à l’urgence sociale et écologique, les remèdes homéopathiques ne suffisent plus. L’heure est bien au sursaut et au renouveau.
En participant au large rassemblement dont Benoît Hamon a pris la tête, en signant la motion « un monde d’avance », nous voulons contribuer à reconstruire l’espoir à gauche.
Marie-Noëlle Lienemann, Paul Quilès, Anne Ferreira, Emmanuel Maurel,
et les signataires de la contribution « Changer ».