Une petite musique

Les socialistes sont appelés à adopter une nouvelle « déclaration de principes », et déjà, les gazettes, pourtant peu férues de doctrines, en font des gorges chaudes. Tous les poncifs journalistiques fleurissent : « enfin, le PS fait son Bad Godesberg », « encore un effort, camarades, pour être vraiment des sociaux-démocrates comme vos glorieux amis des autres pays européens », etc…

C’est une leçon pour nous tous : ce qui compte, plus que les textes eux-mêmes, c’est l’interprétation des textes.

Les commentateurs autorisés ont composé une petite musique, avec la complicité de quelques dirigeants : elle trottera dans la tête de celles et ceux qui ne liront peut-être jamais ladite déclaration mais seront rassurés (ou affligés) d’apprendre que les socialistes « sont réconciliés avec l’économie de marché », qu’ils se sont « convertis à la réforme »!

Et tant pis si ce texte de compromis, sans saveur et sans souffle, est beaucoup plus ambigu qu’il n’y paraît (n’appelle-t-il pas à une « transformation sociale radicale », ce qui, au regard de l’expérience de la gauche au pouvoir, serait déjà pas mal?). Ce qui compte, c’est que, à la faveur de quelques papiers, les désirs des fanatiques du renoncement deviennent réalité.

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