Et dire que certains y ont cru, à la « mondialisation heureuse »! Et dire qu’il existe encore une poignée de croyants
(hélas, ils sont surreprésentés dans les cercles les dirigeants) à défendre, contre vents et marées, la merveilleuse efficacité du système économique actuel ! Surtout ne toucher à rien : le marché se régule de lui-même. Et les crises, si violentes soient-elles, sont un mal pour un bien. De saines périodes d’ajustement.En 1991-92, faillite des caisses d’épargne américaines. 1995-96, quasi-effondrement de la Corée du Sud, de la Thaïlande, de la Malaisie et de l’Indonésie. 1999-2001, explosion de la bulle internet. Aujourd’hui enfin, la crise des subprimes et ses conséquences. A chaque fois, ce sont les banques centrales qui épongent la dette ! A chaque fois, ce sont les salariés, les retraités ou les petits actionnaires qui trinquent. Pourtant, les Pangloss persévèrent.
Ainsi, la banque centrale Européenne garde le cap, préférant la lutte contre l’inflation au soutien à la croissance. Ainsi, le gouvernement. Car c’est la nouvelle de cette semaine: la France ne sera pas touchée. Voilà en tout cas le message délivré par madame Lagarde, tout sourire. La ministre de l’économie et des finances tient en effet à le faire savoir : cette crise mondiale n’affectera pas notre beau pays. Les hypothèses de croissance, les prévisions relatives au taux d’inflation, rien en doit être remis en cause. Parce que le gouvernement a relancé le pouvoir d’achat via le paquet fiscal et la « revalorisation du travail », nous voilà à l’abri des soubresauts boursiers. Avec Lagarde, tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes.