Chine, Algérie, la Colombie bientôt peut-être. Nicolas Sarkozy a manifestement besoin de prendre l’air. On ne reprochera pas au chef de l’État
de s’occuper de politique extérieure. Après tout, il s’agit là des prérogatives traditionnelles du président. Mais on ne peut s’empêcher de penser que le locataire de l’Elysée, si prompt à occuper toute la scène, à commencer par celle de son propre pays, s’en va par monts et par vaux histoire de fuir, un temps, les soucis qui ne cessent de s’accumuler en politique intérieure.
La croissance est atone, les Français sont globalement mécontents, les banlieues sont à vif et les réformes votées à l’automne n’ont pas eu l’effet escompté. Confrontés à la montée des revendications, relatives au pouvoir d’achat notamment, Sarkozy et Fillon semblent à côté de leurs pompes. Les récentes annonces télévisées du président ont confirmé cette impression de malaise et d’impuissance. Et l’exécutif lui-même n’a pas l’air de croire une minute aux quelques mesurettes destinées à relancer le pouvoir d’achat.
Le déblocage de la participation concerne essentiellement les cadres, l’octroi d’une prime (de 1.000 euros) aux salariés des entreprises de moins de 50 salariés sera conditionné au bon vouloir des entreprises. Quant à la « monétisation des 35 heures », soumise à l’accord du patron, elle ne touchera qu’une minorité de salariés qui, de surcroît, risquent d’y perdre compte tenu de l’absence de garanties sur la question de la majoration des heures supplémentaires. Bref, le dispositif n’est évidemment pas à la hauteur du problème. Et les marges de manœuvre sont faibles depuis le cadeau de 15 milliards d’euros du paquet fiscal. D’autant que ces maigres annonces s’inscrivent dans un vrai plan de rigueur (redevance télé pour les retraités modestes, franchises médicales, suppression de postes dans la fonction publique) qui ne laisse rien augurer de bon pour la grande majorité des Français.
Dans ce contexte, on comprend aisément que Sarko ait la tentation de la fuite!