Au moment où le gouvernement réfléchit à une dépénalisation du droit des affaires, les scandales Clearstream, EADS
, et aujourd’hui IUMM rappellent à point nommé que la transparence à laquelle la droite se dit attachée ne fait pas partie des règles d’or du capitalisme français.
L’existence d’une caisse noire à la disposition du patronat de l’industrie métallurgique, d’un montant de plusieurs centaines de millions d’euros constitue bien, comme le soutient Bernard Thibault, un véritable « scandale national ». L’utilisation de cette manne financière faramineuse reste encore largement inconnue, même si les amis de Monsieur Gautier-Sauvagnac ont pris soin de préciser qu’elle servait à « fluidifier le dialogue social ». On évoque, pèle mêle, le soutien d’opérations anti grève, le financement d’études conciliantes voire l’encouragement à la création de syndicats locaux bienveillants.
Loin donc de nier l’existence d’une telle caisse noire, une partie des dirigeants patronaux semble assumer pleinement, voire revendiquer, la mise à disposition d’un fonds de réserve occulte pour financer des pratiques qu’on devine douteuses. La stratégie de défense de Monsieur Gautier-Sauvagnac, que rien n’arrête, consiste à sous-entendre que les syndicats de salariés bénéficiaient en partie des largesses du patronat. Sans, évidemment, avancer la moindre preuve étayant cette affirmation.
Ce qui est certain, en revanche, c’est bien le retrait en liquide de sommes astronomiques sur des comptes bancaires de l’IUMM entre 2000 et 2007. Les policiers de la brigade financière ont d’ailleurs déjà mené plusieurs perquisitions.
Le gouvernement est prompt à traquer les prétendus privilèges des salariés, à encourager les gueux, victimes de la hausse des prix, à se serrer la ceinture. Il est curieusement discret aujourd’hui que les pratiques des puissants et des vrais privilégiés sont révélées au grand jour. C’est aussi cela, la rupture tranquille…