Rénovation, liquidation?

Après trois défaites consécutives aux présidentielles, le Parti socialiste n’est pas au mieux de sa forme. Fort logiquement, les appels au sursaut fleurissent. Même les plus fervents adeptes de l’immobilisme se sentent obligés de plaider

en faveur de la nécessaire « rénovation ». Diantre que ce mot est populaire dans les rangs de la gauche ! Tous l’ont à la bouche. Tous le répètent à l’envi. Tous se rêvent rénovateurs en chef. Point de salut hors de la rénovation !

Il y en a pour tous les goûts. Cosmétique : il faut renouveler les visages des dirigeants, rajeunir les cadres, et le reste suivra. Stratégique : la vieille union de la gauche est dépassée, embrassons le MODEM de Bayrou à pleine bouche. Idéologique : il est temps d’en finir avec les vielles lunes du socialisme, osons le blairisme à la française. Caporaliste : ce sont les courants qui tuent le PS, imitons l’UMP, instaurons enfin le scrutin majoritaire et supprimons les brebis galeuses des sensibilités minoritaires ! Plus une tête qui dépasse et tout est arrangé !

Le tableau est à peine exagéré : si les cerveaux socialistes bouillonnent, la plupart des propositions aujourd’hui mises en avant ne brillent ni par leur originalité, ni par leur nouveauté. L’alliance au centre, par exemple, est une vieille revendication de la gauche du renoncement. De la troisième force à l’ouverture, cette formule a fait la preuve de son inefficacité politique. Elle est mise en œuvre actuellement en Italie, avec le résultat que l’on sait : la gauche sert de marche pied à un leader centriste bon teint, Romano Prodi, qui s’empresse de rassurer les tenants du système économique.

De la même façon, les néo-blairistes qui n’aiment la gauche que lorsqu’elle vire à droite, risquent de déchanter rapidement. Si leurs élucubrations émoustillent une presse très hostile au socialisme, elles ont peu de chance de convaincre les électeurs : d’abord parce que la campagne de Ségolène Royal, pariant sur des thématiques très « social libérales »,  n’a pas été couronnée de succès. Ensuite parce qu’une bonne partie de ces « modernes » ont déjà rejoint les rangs du sarkozysme triomphant.

Pas sûr, donc, que le peuple de gauche plébiscite ceux qui confondent rénovation avec liquidation.

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