Jean Poperen est mort il y dix ans. Son message reste d’actualité. Union de la gauche, confrontation sociale, défense de la République laïque : un triptyque qui dessine les contours d’une gauche de combat, à mille lieues de la social-démocratie molasse, ce centre gauche du renoncement auxquels les adeptes
du prêt à penser aimeraient nous convertir. Au moment où les rénovateurs en peau de lapin rivalisent de formules creuses, deux citations qui mériteraient d’être méditées.
Sur la prise du pouvoir et la stratégie électorale d’abord : « « ce sont les suffrages des indécis entre la droite et la gauche qui font la décision mais ce n’est pas en courant après qu’on les attrape. Chaque fois qu’on s’amuse à ce petit jeu on perd à gauche sans rien gagner à droite. Par nature, ces éléments instables, en général peu politisés, se décident en fonction non des programmes mais des rapports de forces (…) « nous ne convaincrons personne en tentant de faire croire que nous ferons les mêmes choses mieux que la droite. Nous emporterons l’approbation, même des tièdes, si nous montrons que nous avons la volonté politique de faire autre chose ».
Sur l’exercice du pouvoir ensuite : « la gauche n’a pas tenu son contrat si elle n’a pas un tant soit peu corrigé les inégalités sociales. La gauche représente la réduction des inégalités. C’est son image dans la conscience collective, dans la mémoire qu’on a de ces brefs passages au pouvoir. Tout ce qui a été fait par ailleurs sera tenu pour nul si le contrat n’est pas tenu : la gauche au pouvoir ce sont d’abord les augmentations de revenu salarial ».
Actuel, n’est-ce pas ?