Impossible d’échapper à l’Union Européenne. En moins d’une semaine, les institutions européennes se sont rappelées au bon souvenir de celles et ceux qui, chez nous, ont parfois tendance à oublier (ou à feindre d’oublier) leur existence.
La Commission, par exemple, ne chôme pas. Elle attaque sur tous les fronts, multiplie les avis, menaces de sanction et autres réprimandes.
Visés : les Etats membres qui traînent les pieds pour transcrire dans leur droit interne les directives votées à Bruxelles. Ainsi, pas moins de 16 pays se font taper sur les doigts pour avoir mal respecté (ou pas respecté du tout) les textes libéralisant le marché de l’énergie.
La France fait clairement partie des mauvais élèves. La Commission lui reproche notamment la persistance des tarifs réglementés dans le domaine du gaz et de l’électricité. Des tarifs jugés « si bas, comparés au prix du marché, qu’ils empêchent complètement l’ouverture du marché, en violation des directives ». En gros, les commissaires sont pressés de voir les consommateurs français entrer dans l’univers rêvé de la libre concurrence, tout en avouant que les prix s’envoleront immédiatement !
Dans le même temps, l’Europe se préoccupe d’environnement. Au Parlement, le règlement REACH vient d’être voté : ce texte ultra complexe vise à améliorer les connaissances scientifiques sur la dangerosité des substances chimiques utilisées par l’industrie et à imposer autant que faire se peut, une forme de principe de précaution dans ce domaine. Compromis un peu bancal entre les exigences citoyennes en matière de santé publique et les intérêts des lobbies industriels, ce règlement n’en constitue pas moins une réelle avancée.
Ces deux exemples illustrent à merveille à l’ambivalence des politiques européennes. D’un côté, promotion du libéralisme intégral. De l’autre, volonté de limiter les effets désastreux des politiques industrielles animées par la seule recherche du profit.
Cette schizophrénie est caractéristique de l’Union aujourd’hui. Comment s’attaquer aux conséquences d’un système dont on encourage par ailleurs furieusement le développement ?