La guerre au Liban a occulté, un temps, les autres crises que traverse la région du Proche et Moyen Orient. A la faveur d’une trêve fragile, le monde redécouvre l’étendue des risques… et des dégâts.
Risques d’un conflit de plus grande ampleur : en dépit des déclarations des autorités iraniennes laissant entendre qu’une discussion était possible sur leur programme nucléaire, Washington reste déterminé à demander des sanctions de l’ONU contre Téhéran. Aux Etats-Unis, certains responsables plaident désormais pour une intervention militaire en Iran.
Alors que l’Irak est à feu et à sang, que les talibans reviennent en force en Afghanistan, une nouvelle offensive américaine ne ferait qu’ajouter le chaos au chaos.
Car, à l’heure du bilan, il est difficile d’être nuancé : la politique de Bush et Blair se solde par des échecs sanglants. Les espoirs d’amélioration s’amenuisent de mois en mois.
L’Irak devait être le centre du renouveau démocratique au Proche Orient : le pays est ravagé par la guerre civile, les tensions interconfessionnelles sont exacerbées comme jamais, le procès de Saddam Hussein est un fiasco, l’anarchie règne au sommet. Sans compter l’effroyable boucherie : au mois de juillet, les attentats et autres embuscades ont fait 110 morts par jour !
Après la mort du Jordanien Al-Zarkaoui, chef de la branche irakienne d’Al-Qaida, le 7 juin dernier, les amis de Bush espéraient qu’une accalmie permettrait un début de retrait des troupes avant les élections législatives. Il n’y a pas d’apaisement à l’horizon. Et l’opinion américaine s’inquiète. C’est peut-être de là que viendra la solution : des candidats contestent ouvertement le bien-fondé de la diplomatie de Bush. Leurs résultats aux élections auront une influence décisive sur la suite des événements.